Bleuets: «on garroche des miettes aux producteurs»
Le gouvernement provincial rend disponibles 3800 acres de terres de la Couronne aux producteurs de bleuets sauvages. Des terrains peuvent être loués à bail. La mesure frise toutefois la démagogie, considère Jean-Maurice Landry, président de l’Association des producteurs de bleuets sauvages du nord-est du Nouveau-Brunswick.
L’ancien gouvernement de David Alward avait annoncé en octobre 2013 que les producteurs de la province auraient accès à un total de 5600 acres de terres de la Couronne supplémentaires avant octobre 2015.
Les libéraux de Brian Gallant offrent 39 parcelles dans le nord-est de la province dont la superficie varie entre 61 acres (25 hectares) et 140 acres (57 hectares). Quatre sont réservées aux nouveaux venus.
Le gouvernement a l’intention de trouver les 1800 acres manquants afin de respecter son engagement initial, dit Rick Doucet, ministre de l’Agriculture, de l’Aquaculture et des Pêches.
Jean-Maurice Landry apporte plusieurs bémols à cette annonce gouvernementale. Le nombre de terres publiques désignées ne permet pas aux producteurs indépendants de faire concurrence aux géants de l’industrie agroalimentaire qui sont actifs dans la région.
«C’est ridicule de penser qu’on va rétablir l’équilibre de l’industrie», dit-il.
L’agriculteur indépendant en veut tou- jours au gouvernement provincial d’avoir conclu une entente avec Oxford Frozen Foods, une entreprise de la Nouvelle-Écosse. À l’automne 2013, le gouvernement Alward a échangé 15 712 acres de terres publiques contre une superficie équivalente en terres privées. L’entreprise compte investir un total de 184 millions $ et a commencé cet été la construction d’une usine de transformation à Bois-Gagnon, près de Saint-Isidore.
M. Landry regrette que la nouvelle ne soit pas accompagnée de mesures financières pour appuyer les producteurs de la région.
«Elle n’adresse pas la quête de financement que les producteurs devront envisager pour développer des terres de la Couronne, qui sont des actifs qui ne leur appartiennent pas.»
«Aujourd’hui, on garroche des miettes aux producteurs pour calmer le jeu.»
Il est possible de faire une soumission sur internet sur le site du Réseau des possibilités d’affaires du Nouveau-Brunswick. Deux séances d’information se tiendront dans le Nord. La première rencontre a lieu le 29 septembre au Centre de villégiature Deux Rivières, à Tracadie, à 13 h 30 et à 19 h.
Une deuxième a lieu le 30 septembre aux mêmes heures au Rodd Inn, à Miramichi.
«Le gouvernement sait que ce seront les fermes de 400 à 500 acres qui vont survivre dans les conditions qu’il a imposées avec son alliance avec Oxford. L’annonce d’aujourd’hui est une recette de misère.»