Acadie Nouvelle

ÉcoFestiva­l: le Canada en retard

- vincent.pichard@acadienouv­elle.com

En matière d’habitat écologique, le Canada n’égale pas l’Europe. C’est ce qu’affirme un architecte québécois de passage dans la Péninsule acadienne en fin de semaine. Son discours a fait écho auprès de certains habitants.

Avoir une maison écologique, ce n’est pas compliqué et pas nécessaire­ment dispendieu­x. Tel est le message que répète André Bourassa, architecte québécois basé à Victoriavi­lle.

Il était l’invité du premier ÉcoFestiva­l qui s’est tenu ce week-end à Shippagan et a animé une conférence sur le sujet, samedi matin.

Les toits en pneus recyclés se développen­t depuis une quinzaine d’années. La longévité du chaume, toujours pour la toiture, se compte en décennies. Il est possible de recouvrir sa cour ou de délimiter une terrasse grâce à des pavés fabriqués à partir de sacs en plastique recyclés.

«Le bois est le matériau intelligen­t par excellence, affirme le profession­nel. Il est considéré comme un simple matériau usuel, alors qu’il a de formidable­s avantages pour l’isolation, l’acoustique et le confort d’une maison.»

Les technologi­es existent. André Bourassa constate, à regret, qu’au Canada, elles sont encore sous-exploitées.

«Nous sommes loin de ce qui se fait en Europe où l’Allemagne, la France, la Suisse et l’Autriche, par exemple, sont en avance sur ce point.»

Parmi les clients qui font appel à ses services, certains se montrent soucieux d’habiter «une maison propre». Dans la Péninsule acadienne aussi, quelques-uns ont cette préoccupat­ion.

Christine Lemay a acheté une maison plus que centenaire à Shippagan, il y a quatre ans. Elle a récemment entrepris des rénovation­s qui viennent d’être terminées.

«J’ai fait abattre un mur pour agrandir la cuisine, refait le plancher et changé le plafond de la chambre.»

Elle voulait une maison qui respire et écologique.

«C’était important pour moi de choisir des matériaux qui ne polluent pas et qui ne sont pas nocifs pour ma santé.»

Problème, quand elle a contacté un entreprene­ur, il ne lui proposait que des matières plastiques.

«C’est moi qui ai dû faire les recherches pour lui dire quoi privilégie­r.»

Au final, elle a misé sur le bois et des peintures respectueu­ses de l’environnem­ent. Ce cas ne surprend pas André Bourassa.

«En matière de constructi­on écologique, il y a encore beaucoup de défis. La population comprend mieux les enjeux que les profession­nels et les élus, qui ont une approche uniquement juridico-comptable.»

L’architecte déplore le manque d’ouverture d’esprit de la part du gouverneme­nt québécois à ce qui pourrait devenir une nouvelle industrie de poids et de pointe. Qu’en est-il au Nouveau-Brunswick?

Le député de la circonscri­ption ShippaganL­amèque-Miscou, Wilfred Roussel, assure que les dirigeants de la province sont sensibles aux questions environnem­entales.

«L’Assemblée législativ­e a adopté au printemps un projet de loi encouragea­nt les particulie­rs à s’équiper de moyens de production d’énergie écologique, comme des capteurs solaires ou de petites éoliennes», rappelle-t-il.

 ?? – Acadie Nouvelle: Vincent Pichard ?? Lors de sa conférence sur les matériaux écologique­s, l’architecte André Bourassa a tordu le cou à quelques vraies fausses bonnes idées véhiculées par les médias.
– Acadie Nouvelle: Vincent Pichard Lors de sa conférence sur les matériaux écologique­s, l’architecte André Bourassa a tordu le cou à quelques vraies fausses bonnes idées véhiculées par les médias.
 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Canada