Internet, un outil clé pour les PME, selon Pierre Cléroux
Le comportement des consommateurs canadiens est en évolution. De nouvelles occasions d’affaires s’offrent aux entrepreneurs qui réussissent à s’adapter aux tendances majeures qui bousculent le monde des affaires, dit Pierre Cléroux, économiste en chef de la Banque du développement du Canada.
Il était de passage à Caraquet jeudi pour partager ce message lors d’un événement organisé par la Chambre de commerce et du tourisme du Grand Caraquet.
Les quatre tendances à surveiller: Internet, l’engouement pour la santé, la personnalisation des produits et l’achat de produits locaux, fabriqués au Canada.
Près de 80 % des Néo-Brunswickois sont branchés sur Internet. La plupart possèdent maintenant trois appareils qui permettent de se connecter: un téléphone intelligent, une tablette et un ordinateur. L’économiste prédit qu’internet va évoluer plus vite en cinq ans qu’au cours des 15 dernières années.
Les consommateurs maîtrisent déjà ces outils avec aisance. Une étude de la Banque du développement du Canada démontre que 47 % des internautes font de la recherche sur des produits, 42 % lisent des avis d’autres consommateurs et 41 % achètent sur le web.
«Les avis des consommateurs sont devenus la deuxième source d’information qui les influencent le plus, juste après un ami ou une connaissance, mais bien avant la publicité à la télévision ou dans une publication » , explique Pierre Cléroux.
Ce sont ainsi les petites et moyennes entreprises avec une stratégie web efficace qui vont obtenir la plus grande part du gâteau. Or, selon l’économiste, seulement 17 % des entreprises canadiennes vendent des produits en ligne.
« Comme entreprise, pour avoir du succès, il faut être branchée. Une étude réalisée par le cabinet Boston Consulting Group auprès de 15 000 PME dans 11 pays démontre qu’il y a un lien direct entre une stratégie sur Internet et la croissance des revenus. »
Que cherchent les consommateurs alors? Des produits « santé » entre autres. Près de 50 % d’entre nous considèrent l’incidence d’un produit sur la santé avant de prendre une décision d’achat, dit M. Cléroux.
«Les Canadiens sont informés et comprennent davantage l’impact de la bouffe sur leur santé. En général, nous avons un vrai engouement pour la santé. »
La tendance ne se limite pas à la nourriture, préciset- il. Les cours de yoga, des produits nettoyants « verts » , des appareils pour surveiller la santé sont seulement quelques- uns des exemples d’articles recherchés.
Le grand réveil des consommateurs les pousse aussi à vouloir acheter « local » et « canadien » . Mais, ils ne veulent pas n’importe quoi. De plus en plus d’entreprises offrent la possibilité de personnaliser son achat.
Véronique Savoie est directrice générale de la Chambre de commerce et du tourisme du Grand Caraquet depuis cet été. Si les entrepreneurs de la région s’en tirent relativement bien, il existe toujours une certaine marge d’amélioration, analyse- t- elle.
« Un site Internet, c’est quelque chose que les entrepreneurs devraient étudier à fond. C’est un investissement, mais le retour peut être intéressant pour les entrepreneurs. (…) Peut être que ça va donner un signal aux entrepreneurs de se lancer sur le web s’ils ne le sont pas déjà. Peut- être qu’ils vont trouver de nouvelles occasions de vente. »
«L’ÉCONOMIE VA S’AMÉLIORER»
L’économie du Nouveau-Brunswick s’améliorera cette année, prédit Pierre Cléroux. Les exportations sont à la hausse et ont augmenté de 17 %, dit- il. Dans le secteur de transformation de fruits de mer, elles ont notamment bondi de 20 %.
Les investissements des libéraux de Brian Gallant pour améliorer les infrastructures provinciales devraient permettre d’entrevoir une croissance.
«Le Nouveau-Brunswick va connaître une meilleure année par rapport aux trois dernières. »