Messmer envoûte Caraquet
Certains ont eu les paupières lourdes samedi soir à Caraquet. Sur la scène du Carrefour de la mer, l’hypnotiseur Messmer a envoûté une dizaine de personnes. Entre rêve et réalité, ses «victimes» consentantes nous racontent ce qu’il leur est arrivé.
À bord d’une chaloupe entraînée par le courant, sur un cheval au galop en plein désert poursuivi par la cavalerie, aux commandes d’une fusée en phase de décollage, en apesanteur sur la lune à converser avec un Martien ou sur un ring de boxe dans la peau de Rocky Balboa.
Telles sont les aventures qu’a vécues Stéphane Mallet samedi soir sur la scène du Carrefour de la mer à Caraquet. Lui et une dizaine d’autres étaient les volontaires pour participer au spectacle de l’hypnotiseur Messmer.
Ce père de famille installé à Sainte-Cécile l’assure: il s’est vraiment retrouvé plongé dans «cette distorsion entre le rêve et la réalité», selon la définition de l’artiste québécois.
«Le Martien? Il était vert, pas beau, avec une forme bizarre», se souvient Stéphane Mallet.
Auparavant, il avait regardé des numéros de Messmer à la télé.
«J’avais envie de voir à quoi ça ressemblait en vrai.»
Restées assises dans la salle pendant toute la soirée, Liane, sa conjointe, et Audrey, sa fille, n’ont rien raté de ses surprenantes prestations.
«C’était très comique», confient-elles en riant.
Audrey Mallet (sans lien de parenté avec Stéphane) et son amie Alexandra Caissie se sont elles aussi données en spectacle.
«C’était weird. C’est comme si Messmer contrôlait mon cerveau. Il était dans ma tête. Ses ordres étaient plus forts que ma volonté», raconte la première.
«J’étais dans un autre monde. Je savais que mon corps était là, mais mon esprit était ailleurs. J’en ai les jambes qui tremblent encore», explique la seconde.
Qu’ils soient adeptes de ce genre d’événements ou non, celles et ceux qui ont assisté à la soirée de samedi ne sont pas rentrés chez eux indifférents.
«Ça me fascine et ça m’énerve en même temps parce que je ne comprends pas», explique Marie-Paule Gilardeau, de Maisonnette.
L’hypnose, elle y croit «dans certaines mesures». Ce qu’elle a vu samedi soir l’a confortée dans ces convictions.
«J’étais au deuxième rang, je voyais bien les volontaires. Leurs regards, leurs rictus… L’expression de leur visage ne trompait pas. Ils étaient sous l’emprise de Messmer», assure-t-elle.
Pour autant, elle ne lui prête pas un quelconque pouvoir surnaturel.
«Je pense que tout vient de nous, de notre esprit. C’est la force de notre subconscient, comme il dit. Messmer n’est qu’un guide.»
Marie-Paule Gilardeau se déclare prête à tenter l’expérience.
Le spectacle de l’hypnotiseur québécois était organisé au profit du Comité de sauvegarde de l’église de Bas-Caraquet. Près de 1000 billets ont été vendus. La salle était presque comble.
Dimanche après-midi avant de quitter la Péninsule acadienne, Messmer a visité l’église de Bas-Caraquet. L’histoire ne dit pas s’il a eu une illumination…