Une amitié à l’épreuve du temps
La distance de 655 km n’a pas entravé leur amitié de 70 ans. L’attachement entre Adéline Lanteigne, de Bathurst et Lucie Verville-Belzile, de Victoriaville au Québec, a traversé l’épreuve du temps sans flétrir.
Elles se sont connues en 1945 sur les bancs d’un collège au Québec, où elles étaient pensionnaires. Leur route n’a pas été la même, mais elles ont toujours cultivé une profonde affection, se visitant très régulièrement. D’ailleurs, leurs garçons se considèrent presque comme des frères.
Lucie Verville-Belzile, âgée de 85 ans, était récemment de passage à Bathurst pour quelques jours, rendant visite à sa meilleure amie qui a eu à faire face à des problèmes de santé durant plusieurs mois.
«Les religieuses disaient tout le temps qu’il fallait avoir des amies meilleures que soimême, c’est-à-dire qu’elles possèdent des qualités que nous voudrions avoir. J’ai toujours admiré Adéline pour ses qualités», dit-elle.
Les éloges envers l’autre ne tarissent pas de la part des deux femmes.
«Lucie m’a fait grandir. J’ai beaucoup reçu d’elle sur toute la ligne. La vie nous a séparées physiquement, mais nous sommes toujours restées en contact. Dès que Lucie s’est mariée, elle est venue nous présenter son conjoint. Nos deux maris se sont liés d’amitié. Les enfants sont arrivés et les visites ont continué. Nous nous rencontrons et nous nous appelons pour tout et pour rien», fait-elle remarquer.
Après ses études collégiales, Mme Lanteigne, originaire de Caraquet, est revenue au Nouveau-Brunswick, où elle fut pour un temps à l’emploi du gouvernement provincial. Elle a surtout oeuvré dans la communauté. Elle s’est mariée et a eu un enfant. Mme Verville-Belzile a évolué de son côté dans le domaine de l’artisanat. Elle a eu deux enfants.
«J’ai des amies dans la région de Bathurst, mais notre amitié n’est pas aussi tenace que celle avec Lucie. Nous sommes juste bien en- semble. Nous avons partagé les bons moments, et quand les moments étaient moins beaux, Lucie était aussi là», a souligné Adéline Lanteigne.
«Chacune a ses idées, son caractère, mais on s’endure bien», répond en riant Lucie Verville-Belzile lorsqu’on lui demande s’il arrive qu’elles soient en désaccord.
Dotées d’une solide mémoire, les deux alliées jugent que la vie les a choyées.
«Lucie est l’âme de notre amitié. Elle a été attentive à moi dès le début. En 1945, le Nouveau-Brunswick était loin et ses parents m’ont accueillie comme si je faisais partie de la famille», se souvient Adéline Lanteigne, âgée de 88 ans.