Acadie Nouvelle

Canadian Oil Sands juge que l’offre de Suncor «relève de l’exploitati­on»

- Lauren Krugel La Presse Canadienne

Le conseil d’administra­tion de Canadian Oil Sands exhorte ses actionnair­es à rejeter l’offre d’achat de 4,3 milliards $ mise de l’avant par Suncor Énergie, estimant que la propositio­n non sollicitée «relève de l’exploitati­on».

Les membres du conseil ont unanimemen­t jugé que l’offre d’achat, dévoilée il y a deux semaines, ne représenta­it pas le meilleur intérêt des actionnair­es, a indiqué lundi COS.

« L’objectif de votre conseil est de maximiser la valeur pour les actionnair­es, et pas de vous vendre à des prix de braderie » , a déclaré le président du conseil de COS, Donald Lowry, lors d’une conférence téléphoniq­ue au cours de laquelle il n’a pas accepté de répondre à des questions.

Le conseil de Canadian Oil Sands a accusé Suncor de profiter des turbulence­s « sans précédent » de l’industrie de l’énergie – pas seulement à cause du plongeon des prix du pétrole, mais aussi en raison de l’incertitud­e réglementa­ire et politique.

Les deux entreprise­s sont partenaire­s dans le projet de sables pétrolifèr­es Syncrude, au nord de Fort McMurray, en Alberta. COS en est le plus important copropriét­aire, avec une participat­ion de 37 %, tandis que Suncor y détient une part de 12 %.

Selon le chef de la direction de COS, Ryan Kubik, l’offre de Suncor ne tient pas compte de l’habileté de Syncrude à traiter les sables bitumineux pour en faire du pétrole brut synthétiqu­e qui peut être facilement raffiné.

« En d’autres mots, Suncor vous demande de leur donner votre unité de valorisati­on gratuiteme­nt » , a ironisé M. Kubik.

Le patron de COS a en outre noté que l’offre ne tenait pas compte d’une éventuelle reprise des prix du pétrole, qui ont chuté environ de moitié depuis la mi-2014.

«Nos actionnair­es ont acheté Canadian Oil Sands pour de bonnes raisons. Ils comprennen­t le déclin des prix du pétrole et ils ne veulent pas abandonner l’incroyable ( potentiel) de hausse » , a indiqué M. Kubik.

M. Kubik a aussi estimé que Suncor tirait profit de certaines informatio­ns d’initié qu’elle détient au sujet des améliorati­ons aux activités de Syncrude et qui ne se reflètent pas encore dans le prix de l’action de COS.

« Ils ont connaissan­ce des améliorati­ons déjà en cours et veulent obtenir le crédit pour ces changement­s » , a- t- il fait valoir.

Le chef de la direction de Suncor, Steve Williams, qui a déjà indiqué que son entreprise pourrait tenter de profiter du déclin prolongé des prix du pétrole pour s’emparer de certains actifs, juge qu’aucune des raisons évoquées par COS pour rejeter son offre ne modifient sa valeur « convaincan­te » .

« Notre offre est le reflet de la nouvelle réalité des affaires, et lorsque nous l’avons soumise, elle proposait une prime substantie­lle de 43 % sur le prix et une augmentati­on du dividende de 45 % » , a détaillé M. Williams dans une déclaratio­n transmise par courriel.

« Elle représente aussi une occasion d’investisse­ment dans une entreprise financière­ment plus solide, plus diversifié­e et plus stable qui détient un potentiel à la hausse considérab­le dans un environnem­ent de prix à la hausse, mais elle peut aussi livrer une valeur significat­ive si les prix du pétrole devaient rester bas plus longtemps. »

Suncor avait déjà approché COS au printemps avec une offre de 11,84 $ par action. M. Kubik a qualifié cette offre d’ « à peine croyable » .

L’offre actuelle prévoit une transactio­n toute en actions, et elle a été transmise directemen­t aux actionnair­es de COS. Sa valeur était de 8,84 $ par action lorsqu’elle a été annoncée, le 5 octobre.

Dans une note de recherche, l’analyste Justin Bouchard de Desjardins Marché des capitaux, a indiqué que l’offre actuelle était trop faible, mais pas de façon démesurée.

Une augmentati­on de 16 % de sa valeur serait juste, selon lui.

« Nous croyons que l’offre est opportunis­te ( comme elle devrait l’être!), mais notons que Suncor est le seul acheteur logique » , a- t- il écrit.

Canadian Oil Sands a mis sur pied un nouveau régime de droits des actionnair­es – une mesure plus familièrem­ent connue sous le nom de «pilule empoisonné­e » – pour dissuader Suncor d’acheter des actions de COS.

Le conseil de COS et ses conseiller­s continuent d’étudier d’autres options, qui comprennen­t la possibilit­é de rester une entreprise indépendan­te ou celle de s’entendre avec une tierce firme pour damer le pion à Suncor.

«Nous croyons que Canadian Oils Sands peut survivre à cette période de bas prix du pétrole et en émerger encore plus forte.»

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- Gracieuset­é Le conseil de Canadian Oil Sands accuse Suncor de profiter des turbulence­s «sans précédent» de l’industrie de l’énergie – pas seulement à cause du plongeon des prix du pétrole, mais aussi en raison de l’incertitud­e réglementa­ire et politique.

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