L'OTAN lance de manoeuvres militaires
L'OTAN a lancé lundi ses plus vastes manoeuvres militaires des 13 dernières années, en mobilisant 36 000 hommes provenant de plus de 30 pays pour tester sa capacité à réagir à de nouvelles menaces.
Le secrétaire-général adjoint de l'Alliance, Alexander Vershblow, a déclaré lundi que les manoeuvres Trident Juncture démontreront que l'OTAN peut «répondre à toute situation, allant des affrontements militaires conventionnels à des techniques de guerre ou de propagande hybrides plus subtiles».
M. Vershblow a ajouté que la situation géopolitique est nettement plus instable que lors des dernières manoeuvres d'une telle ampleur. Il a notamment évoqué l'annexion de la Crimée par la Russie, l'appui de Moscou aux séparatistes ukrainiens et la propagation de l'extrémisme en Syrie et en Libye.
«Dans ce nouveau monde, les alliés et les partenaires de l'OTAN doivent pouvoir bouger rapidement et réagir de manière décisive», a-t-il dit.
Le centre opérationnel des manoeuvres qui débuteront mercredi sera situé dans la ville sicilienne de Trapani. Les manoeuvres se poursuivront jusqu'en novembre, notamment en Espagne, au Portugal et dans les eaux adjacentes.
Les manoeuvres se basent sur l'invasion fictive d'un petit membre de l'Alliance par un grand pays, ce qui déclenche une crise aux dimensions religieuses et ethniques, menace des réserves énergétiques et la liberté de navigation, et rehausse les risques de terrorisme et de cyberattaques.
M. Vershblow a nié, en conférence de presse, que l'agresseur soit la Russie.
«Mais il ne faut pas en conclure que les problèmes auxquels nous confrontons nos forces (lors de ces manoeuvres) ne ressemblent pas aux problèmes que nous rencontrerions si on devait avoir un conflit avec la Russie«, a-t-il admis.
Une militante pacifiste munie d'une bannière sur laquelle on pouvait lire «No war» a interrompu la conférence de presse pour réclamer une explication de la destruction d'un hôpital de Médecins sans frontières en Afghanistan.