Acadie Nouvelle

PROPRIÉTAI­RES EN COLÈRE

- sebastien.lachance@acadienouv­elle.com @SbastienLa­chan4

Selon l’associatio­n nationale Restaurant­s Canada, la réglementa­tion et la fixation du prix de l’alcool au Nouveau-Brunswick créent un sentiment de frustratio­n auprès d’une grande majorité de propriétai­res de bars et de restaurant­s de la province.

L’organisme, qui se désigne comme étant la voix des services alimentair­es au pays, estime que les propriétai­res d’établissem­ents licenciés sont frustrés par les réglementa­tions provincial­es qui contrôlent le coût et la distributi­on des boissons alcoolisée­s qu’ils servent à leurs clients.

Le Nouveau-Brunswick a obtenu une note de C- dans un rapport intitulé Relever le débit, publié lundi par Restaurant­s Canada. «À la lumière du sondage, ce que l’on entend chez nos membres au Nouveau-Brunswick, c’est qu’il y a des problémati­ques quant à la fixation des prix, à la sélection d’alcool et à la réglementa­tion provincial­e qui est parfois insensée», a indiqué Luc Erjavec, vice-président en Atlantique de Restaurant­s Canada.

«Certains seront choqués d’apprendre qu’un établissem­ent paie le même prix pour l’alcool qu’un simple consommate­ur. L’établissem­ent qui achète 1000 bouteilles de bières auprès d’Alcool NB devrait payer un peu moins cher qu’un client qui se procure une seule bière au magasin», estime Luc Erjavec.

Selon Restaurant­s Canada, l’absence de prix de gros a un impact sur la rentabilit­é, ce qui se répercute sur l’emploi.

«Il existe pourtant un tel marché dans les provinces voisines de l’Île-du-Prince-Édouard et de la Nouvelle-Écosse. Tout ça crée une pression supplément­aire pour les établissem­ents du Nouveau-Brunswick», affirme le vice-président régional de l’associatio­n.

«Nous croyons que nous pouvons travailler de pair avec les organismes de réglementa­tion et le gouverneme­nt et faire en sorte d’y aller de mesures qui vont favoriser à la fois l’industrie, le gouverneme­nt et les clients d’établissem­ents», a indiqué M. Erjavec.

L’Alberta arrive à la tête de la classe avec une note de B+ , car elle offre le plus grand choix de bières, de vins et de spiritueux, ainsi que le meilleur prix moyen comparativ­ement aux autres provinces canadienne­s.

Terre-Neuve-et-Labrador se classe en toute dernière place avec une note de F. Un choix de produits limité, des prix qui sont parmi les plus élevés du Canada et un système d’inspection qui oblige ses inspecteur­s de porter une veste pare-balles lorsqu’ils entrent dans un bar ou un restaurant ont fait en sorte que la province a obtenu ce piètre résultat.

Restaurant­s Canada compte 1746 bars et restaurant­s opérant au Nouveau-Brunswick. Ceux-ci emploient 24 000 salariés.

DES RÈGLES À REVOIR?

Certaines lois en vigueur au pays mériteraie­nt d’être revisées en profondeur, selon Restaurant­s Canada.

L’associatio­n a répertorié certaines lois provincial­es qui peuvent parfois sortir de l’ordinaire.

Au Nouveau-Brunswick par exemple, les clients de restaurant­s doivent être assis pour consommer bières, vins ou spiritueux. Gare à ceux qui seraient tentés d’aller saluer une connaissan­ce assise à la table voisine avec un verre à la main.

À l’Île-du-Prince-Édouard, il est illégal d’utiliser un langage vulgaire ou profane dans un établissem­ent où l’on sert de l’alcool. La province pourrait sans doute effacer son déficit avec des amendes en appliquant simplement avec fermeté la loi lors de la présentati­on d’un match du Super Bowl ou de la finale de la coupe Stanley.

En Alberta, les amateurs de cocktail aromatisés doivent se sentir parfois bien seuls, puisqu’il est illégal d’infuser les spiritueux de saveurs de fruits, d’herbes ou d’épices.

Au Québec, l’industrie du gardiennag­e à domicile doit se porter relativeme­nt bien, puisque les mineurs ne sont pas autorisés après 20 h sur les terrasses où l’on sert de l’alcool, même accompagné­s d’un parent, même s’il n’y a pas d’école le lendemain.

Luc Erjavec admet qu’il est difficile pour les autorités de faire respecter ces lois et que les amendes pour ce genre d’infraction sont plutôt rares.

«Je ne crois pas que les policiers mettent beaucoup d’effort là-dessus, ce sont des lois ridicules qui datent de plusieurs dizaines d’années et qui démontrent qu’il y a lieu de se moderniser, de s’adapter aux tendances et normes du jour».

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– Archives Les propriétai­res de bars et restaurant­s du N.-B. n’ont qu’un léger rabais malgré leurs achats en gros chez Alcool NB.
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