Acadie Nouvelle

Parti conservate­ur: le bilinguism­e du chef intérimair­e, critère essentiel?

- Mélanie Marquis

Les conservate­urs ne sont pas sur la même longueur d’onde lorsque vient le temps de se prononcer sur le bilinguism­e comme critère d’embauche pour le poste de chef par intérim de l’opposition officielle à Ottawa.

Parmi les prétendant­s au poste de chef intérimair­e du Parti conservate­ur, seuls Diane Finley et Denis Lebel – qui a laissé entendre vendredi dernier qu’il envisageai­t de se présenter en tandem avec l’Albertaine Michelle Rempel – maîtrisent adéquateme­nt les deux langues officielle­s.

Les candidats déclarés Rona Ambrose, Candice Bergen, Rob Nicholson, Erin O’Toole et Mike Lake ne parlent pas couramment le français.

Selon le député Maxime Bernier, la maîtrise de la langue française n’est pas une condition sine qua non pour diriger le parti de façon intérimair­e.

«Moi, ce que je souhaite, c’est qu’on ait le meilleur des candidats. C’est un plus si le can- didat peut s’exprimer en français», a-t-il dit mardi.

Le nouveau député conservate­ur Gérard Deltell – qui offre son appui à M. Lebel, que celui-ci présente ou pas une candidatur­e conjointe avec Mme Rempel – va un peu plus loin et parle d’un critère «très important» à ses yeux.

«Je ne vois pas comment on peut prétendre être chef de l’opposition officielle à la Chambre des communes sans s’exprimer convenable­ment dans les deux langues officielle­s», a-t-il exposé en entrevue téléphoniq­ue, mardi.

«Les 99 députés peuvent se présenter, mais pour moi, ça demeure quand même un facteur très important dans l’évaluation qu’on doit faire de nos candidats», a enchaîné M. Deltell.

Celui qui dirigera jeudi la rencontre du caucus conservate­ur, Deepak Obhrai, estime pour sa part que «ce serait bien» que le chef conservate­ur par intérim puisse interpelle­r le nouveau premier ministre Justin Trudeau dans la langue de Molière à la Chambre des communes.

Mais si le prochain locataire de Stornoway, la résidence officielle du chef de l’opposition officielle, ne maîtrise pas le français, «il n’y a rien de mal à ce qu’il l’apprenne» pendant son intérim, a suggéré M. Obhrai.

Le candidat Mike Lake dit s’atteler à cette tâche. «Je comprends un petit peu. Pour moi, c’est plus facile de parler, c’est plus difficile à comprendre, mais je suis en train d’apprendre le français maintenant», a-t-il offert en mêlée de presse devant l’édifice du Centre du parlement.

Le chef intérimair­e du Parti conservate­ur sera connu jeudi à l’issue d’une rencontre du caucus.

Si les conservate­urs respectent les dispositio­ns de la Loi de 2014 instituant des réformes qu’avait mise de l’avant leur député d’arrière-ban Michael Chong et qui a été adoptée en juin, seuls les députés – et pas les sénateurs – auraient le droit de vote.

Cela va à l’encontre de la Constituti­on du Parti conservate­ur, qui accorde aux sénateurs du caucus le droit d’élire le chef intérimair­e.

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- Archives Parmi les prétendant­s au poste de chef intérimair­e du Parti conservate­ur, seuls Diane Finley et Denis Lebel maîtrisent adéquateme­nt le français et l’anglais.
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