LA COMMISSAIRE EST LÀ POUR RESTER
La commissaire aux langues officielles et son commissariat sont là pour rester, estime le premier ministre du Nouveau-Brunswick.
Brian Gallant s’est adressé aux médias, vendredi en fin de journée, afin de mettre les pendules à l’heure dans ce dossier après plus d’une semaine de tourmente linguistique.
Katherine d’Entremont a la confiance de l’Assemblée législative et les députés libéraux qui sont majoritaires dans la chambre ont l’intention de s’assurer qu’elle la conserve.
«Nous n’allons pas commencer à jouer un rôle où on commence à enlever des personnes de position indépendante juste parce que nous ne sommes pas d’accord avec eux sur un sujet», a déclaré M. Gallant.
Si l’opposition déposait une motion pour démettre la commissaire de ses fonctions, «on voterait contre», a mentionné le premier ministre.
Quant à l’examen des postes de hauts fonctionnaires de l’Assemblée législative, Brian Gallant imagine mal que l’exercice se termine par l’abolition du commissariat.
«Je serais très surpris que (l’examen) nous dirait d’abolir le commissariat aux langues officielles et selon moi il faudra toujours avoir un ou une commissaire qui protège les langues officielles.»
Les tensions linguistiques étaient très élevées cette semaine après qu’un agent de sécurité unilingue anglophone ait affirmé aux médias que ses heures de travail avaient été réduites à la suite d’une enquête de la commissaire.
Certains commentateurs ont alors accusé Brian Gallant de jeter de l’huile sur le feu. Le leader du Parti libéral s’est dit «surpris» la semaine dernière par l’enquête de la commissaire, affirmant qu’elle devrait plutôt consacrer son temps à «promouvoir les aspects positifs» du bilinguisme.
«Nous sommes en accord avec (la commissaire) sur plusieurs dossiers», a indiqué le chef du Parti libéral, vendredi. «Malheureusement, on semble souvent se concentrer sur les choses sur lesquelles nous ne sommes pas en accord.»
Des membres de la communauté anglophone ont remis en question le pouvoir de la commissaire d’entreprendre ses propres enquêtes au lieu de seulement réagir aux plaintes du public. Un député du Parti progressisteconservateur a d’ailleurs suggéré jeudi sur un réseau social que la Loi sur les langues officielles devrait être modifiée.
«Tout ce processus est déplorable et sans changements à la loi ça va continuer de se produire encore et encore», a écrit le député Jake Stewart sur Twitter.
Sans aller aussi loin que le député de Miramichi-Sud-Ouest-Baie-du-Vin, le parti a cru bon de réagir à la couverture médiatique de la comparution de la commissaire en comité parlementaire en précisant que ses porteparole n’avaient jamais dit qu’ils «appuyaient» Katherine d’Entremont ou qu’ils se portaient «à sa défense».
Le Parti conservateur «n’approuve pas» la manière dont l’enquête de la commissaire «a été dirigée» même s’il admet que «les actions qu’elle a prises sont sanctionnées par la loi dans sa version actuelle», peut-on lire dans un communiqué de presse qui a été envoyé vendredi.
Le député Stewart et le directeur des communications du parti ont décliné nos demandes d’interview.
L’opposition officielle accuse le gouvernement libéral de n’avoir pas su protéger l’emploi de l’agent de sécurité au coeur de cette affaire.
«Les réels dommages ont été causés par le gouvernement Gallant qui a utilisé des tactiques de blâme et de distraction au lieu d’assumer la responsabilité de ses propres actions.»
C’est l’entreprise sans but lucratif Commissionnaires qui s’occupe de la sécurité et de l’accueil dans les édifices gouvernementaux pour le compte du ministère des Transports et de l’Infrastructure.
L’entreprise doit «prendre ses décisions» concernant la répartition de son personnel «selon les lois» comme la Loi sur les langues officielles, a indiqué le ministre Roger Melanson, vendredi.
Brian Gallant est d’avis que les «divisions qui existent à l’intérieur du caucus conservateur» au sujet des langues officielles ne sont «pas bons pour la province».