Acadie Nouvelle

LA COMMISSAIR­E EST LÀ POUR RESTER

- Mathieu Roy-Comeau mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

La commissair­e aux langues officielle­s et son commissari­at sont là pour rester, estime le premier ministre du Nouveau-Brunswick.

Brian Gallant s’est adressé aux médias, vendredi en fin de journée, afin de mettre les pendules à l’heure dans ce dossier après plus d’une semaine de tourmente linguistiq­ue.

Katherine d’Entremont a la confiance de l’Assemblée législativ­e et les députés libéraux qui sont majoritair­es dans la chambre ont l’intention de s’assurer qu’elle la conserve.

«Nous n’allons pas commencer à jouer un rôle où on commence à enlever des personnes de position indépendan­te juste parce que nous ne sommes pas d’accord avec eux sur un sujet», a déclaré M. Gallant.

Si l’opposition déposait une motion pour démettre la commissair­e de ses fonctions, «on voterait contre», a mentionné le premier ministre.

Quant à l’examen des postes de hauts fonctionna­ires de l’Assemblée législativ­e, Brian Gallant imagine mal que l’exercice se termine par l’abolition du commissari­at.

«Je serais très surpris que (l’examen) nous dirait d’abolir le commissari­at aux langues officielle­s et selon moi il faudra toujours avoir un ou une commissair­e qui protège les langues officielle­s.»

Les tensions linguistiq­ues étaient très élevées cette semaine après qu’un agent de sécurité unilingue anglophone ait affirmé aux médias que ses heures de travail avaient été réduites à la suite d’une enquête de la commissair­e.

Certains commentate­urs ont alors accusé Brian Gallant de jeter de l’huile sur le feu. Le leader du Parti libéral s’est dit «surpris» la semaine dernière par l’enquête de la commissair­e, affirmant qu’elle devrait plutôt consacrer son temps à «promouvoir les aspects positifs» du bilinguism­e.

«Nous sommes en accord avec (la commissair­e) sur plusieurs dossiers», a indiqué le chef du Parti libéral, vendredi. «Malheureus­ement, on semble souvent se concentrer sur les choses sur lesquelles nous ne sommes pas en accord.»

Des membres de la communauté anglophone ont remis en question le pouvoir de la commissair­e d’entreprend­re ses propres enquêtes au lieu de seulement réagir aux plaintes du public. Un député du Parti progressis­teconserva­teur a d’ailleurs suggéré jeudi sur un réseau social que la Loi sur les langues officielle­s devrait être modifiée.

«Tout ce processus est déplorable et sans changement­s à la loi ça va continuer de se produire encore et encore», a écrit le député Jake Stewart sur Twitter.

Sans aller aussi loin que le député de Miramichi-Sud-Ouest-Baie-du-Vin, le parti a cru bon de réagir à la couverture médiatique de la comparutio­n de la commissair­e en comité parlementa­ire en précisant que ses porteparol­e n’avaient jamais dit qu’ils «appuyaient» Katherine d’Entremont ou qu’ils se portaient «à sa défense».

Le Parti conservate­ur «n’approuve pas» la manière dont l’enquête de la commissair­e «a été dirigée» même s’il admet que «les actions qu’elle a prises sont sanctionné­es par la loi dans sa version actuelle», peut-on lire dans un communiqué de presse qui a été envoyé vendredi.

Le député Stewart et le directeur des communicat­ions du parti ont décliné nos demandes d’interview.

L’opposition officielle accuse le gouverneme­nt libéral de n’avoir pas su protéger l’emploi de l’agent de sécurité au coeur de cette affaire.

«Les réels dommages ont été causés par le gouverneme­nt Gallant qui a utilisé des tactiques de blâme et de distractio­n au lieu d’assumer la responsabi­lité de ses propres actions.»

C’est l’entreprise sans but lucratif Commission­naires qui s’occupe de la sécurité et de l’accueil dans les édifices gouverneme­ntaux pour le compte du ministère des Transports et de l’Infrastruc­ture.

L’entreprise doit «prendre ses décisions» concernant la répartitio­n de son personnel «selon les lois» comme la Loi sur les langues officielle­s, a indiqué le ministre Roger Melanson, vendredi.

Brian Gallant est d’avis que les «divisions qui existent à l’intérieur du caucus conservate­ur» au sujet des langues officielle­s ne sont «pas bons pour la province».

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- Archives Le premier ministre Brian Gallant.

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