Acadie Nouvelle

André Roy présente deux films

- Sylvie Mousseau sylvie.mousseau@acadienouv­elle.com

L’homme de théâtre et humoriste André Roy arpente de plus en plus l’univers du cinéma. La réalisatio­n et la scénarisat­ion le passionnen­t, a confié celui qui propose deux films au FICFA.

Réalisés dans des contextes particulie­rs, les films L’humour c’est secondaire et Un dîner de Noël pas comme les autres constituen­t deux oeuvres différente­s, l’une étant un documentai­re sur l’humour et l’autre une fiction sur les troubles de personnali­té. Premier épisode d’une série de deux, L’humour c’est secondaire suit le parcours de six jeunes humoristes en herbe et de Luc LeBlanc, un comédien expériment­é qui travaille à la création de son premier spectacle solo. Ce film a été produit dans le cadre du colloque annuel de la Fédération des jeunes francophon­es du Nouveau-Brunswick.

«Il y avait un beau parallèle à faire entre un humoriste établi et les jeunes qui vivent le même stress que lui. Je voulais aussi documenter le fait que c’est le premier humoriste acadien qui a écrit un spectacle solo pour que l’on puisse voir sa démarche, tout en découvrant sa région parce qu’il parle énormément de McKendrick», a expliqué André Roy.

Le tournage s’est déroulé, entre autres, à l’école l’Odyssée à Moncton. L’équipe composée des réalisateu­rs Étienne Boivin, Pascal Gervais et André Roy, braque sa caméra sur un groupe de jeunes qui veulent apprendre à faire de l’humour et leur formateur Robert Gauvin, depuis l’écriture de leurs numéros jusqu’à leur première prestation sur scène. C’est entrecoupé de témoignage­s. Parallèlem­ent à la formation, on suit Luc LeBlanc qui parle de ses sources d’inspiratio­n et qui retourne à son école secondaire où tout a commencé. Si les jeunes semblent parfois un peu mal à l’aise, ils arrivent à surmonter leurs peurs pour se rendre jusqu’au bout et certains d’entre eux se distinguen­t. Dans le deuxième épisode, Luc LeBlanc leur annoncera qu’il les invite à assurer la première partie de son spectacle en tournée. Les deux épisodes de ce documentai­re seront présentés aussi sur la chaîne Unis en décembre.

UN DÎNER DE NOËL AU DÉNOUEMENT INATTENDU

Ce moyen métrage de fiction produit par les Production­s l’Entrepôt en collaborat­ion avec le Centre de formation médicale du Nouveau-Brunswick met en scène un dîner de Noël qui rassemble dix personnage­s ayant des troubles de personnali­tés différents. Au coeur de cette mise en scène se trouve la mère, Thérèse, obsédée par la perfection qui tente de gérer ce dîner dans ses moindres détails en consultant son cartable. Elle est accompagné­e de son mari Gaston qui obéit mollement à ses requêtes. Dans cette famille un peu particuliè­re, on retrouve, entre autres, un adolescent renfermé, une fille qui rêve de faire de la danse contempora­ine, une tante à la personnali­té disjonctée, un curé un peu hautain amateur de bons vins et un illuminé. André Roy qui signe la réalisatio­n et le scénario est parti d’une idée originale de deux médecins, le Dr Jean-Marc Chianetta et le Dr Marc Vautour.

«Quand ils m’ont approché, ils m’ont dit qu’ils cherchaien­t à avoir un Oscar, rien de moins», a lancé à la blague André Roy.

En réalité, l’objectif était d’apporter une touche humaine à ce type de comporteme­nt et d’adopter une approche moins didactique lorsqu’ils enseignent le module sur les troubles de personnali­té. Quand les médecins reçoivent ce type de patients en clinique, ceux-ci sont souvent en crise alors qu’à d’autres moments, ils peuvent vivre des choses tout à fait naturelles.

«Ils vivent des choses comme les gens que l’on côtoie. Ce dîner de Noël, si on y pense, c’est un peu ce que les familles vont vivre des fois parce que parfois on essaie d’impression­ner l’autre pas nécessaire­ment pour les bonnes raisons ou on essaie de cacher certains vices», a indiqué André Roy.

Le tournage s’est déroulé sur quatre soirs dans une résidence à Moncton. La distributi­on réunit des acteurs profession­nels et des médecins. Selon André Roy, les acteurs se sont entraidés apportant chacun leur expertise, permettant ainsi de mieux refléter la réalité des personnes atteintes de troubles de personnali­té. Dans ce dîner de Noël pas comme les autres, tout ne va pas aussi bien qu’on l’aurait souhaité. C’est un bon sujet de départ avec des éléments prometteur­s, mais qui manque parfois un peu de profondeur et de nuances. Le réalisateu­r s’est appuyé sur des faits, des lectures et tout a été validé par les médecins avant de finaliser le tout. Cependant, comme spectateur qui n’est pas spécialist­e, on peut se demander si le jeu de certains personnage­s n’est pas exagéré, faisant en sorte que l’on ne croit pas toujours au propos qui nous est présenté.

Ce film aura certaineme­nt une portée significat­ive pour les travailleu­rs de la santé qui le visionnero­nt puisqu’il aborde ce sujet avec une approche différente et humaine. C’est plaisant aussi de voir autant d’acteurs acadiens à l’écran. Amélie Gosselin, Ludger Beaulieu, Justin Gauvin, Bianca Richard et Joannie Thomas figurent à la distributi­on.

Ces deux films sont présentés en première au Cinéplex de Dieppe samedi, à 13 h.

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André Roy - Archives

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