LES ÉCOLES ET LES HÔPITAUX SONT VISÉS
L’heure des choix est arrivée au Nouveau-Brunswick et la santé et l’éducation pourraient écoper.
Le ministre responsable de la Révision stratégique des programmes a rendu publique vendredi la liste des options qui s’offrent à lui afin d’éliminer le déficit provincial.
Le rapport présenté par Victor Boudreau propose de nouvelles coupes en éducation et la fermeture de petits hôpitaux.
Les compressions dans les écoles et les universités pourraient atteindre jusqu’à 140 millions $. Celles dans le système de santé, 106 millions $.
«Nous voulons relever ce défi. Nous devons relever ce défi et nous sommes prêts à prendre les décisions nécessaires», affirme le ministre.
Ces propositions risquent de faire bien des mécontents dans la population, mais d’autres choix sont possibles, dit-il.
«Ça se pourrait que nous puissions atteindre l’équilibre fiscal sans trop toucher à l’éducation et à la santé, mais ça va vouloir dire oui à bien d’autres options dans le rapport.»
La hausse de deux points de la Taxe de vente harmonisée (TVH) fait partie des autres scénarios envisagés, tout comme l’installation de huit postes de péage sur les autoroutes.
«Un voyage aller-retour en voiture entre Edmundston et Moncton s’élèverait à 24 $», précise-t-on dans le rapport d’une quinzaine de pages.
Fredericton contemple également la possibilité d’augmenter l’impôt des sociétés et les taxes sur le tabac, le carburant diesel, les primes d’assurances et le transfert des biens réels.
L’entretien et le déneigement des routes pourraient aussi être confiés au privé. La «vente partielle» d’Alcool NB figure également dans la liste des options.
Le rapport contient pour 390,5 millions $ de suggestions de réduction des dépenses et pour 521,5 millions $ de possibilités de nouveaux revenus pour un total de 912 millions $.
Le gouvernement est à la recherche de 600 millions $ d’économies ou de nouveaux revenus pour atteindre l’équilibre budgétaire et affirme avoir déjà trouvé 115 millions $ dans son précédent budget.
«Il faudra aller chercher environ la moitié de ce qui se trouve dans ce rapport», explique Victor Boudreau.
Aucun processus formel de consultation n’a été prévu pour permettre aux citoyens de s’exprimer sur les choix qui s’offrent au gouvernement. Les Néo-Brunswickois pourront cependant commenter le rapport par courriel (RSP@gnb.ca).
«Ça va être important de nous dire les choix qu’ils n’aiment pas, mais ça va aussi être important qu’ils nous disent quels choix ils sont prêts à vivre avec», prévient le ministre libéral.
Le rapport du gouvernement ne contient rien «pour faire croître l’économie, mais beaucoup de choses qui pourraient nuire à l’économie», dénonce quant à lui le chef de l’opposition progressiste-conservatrice.
«Les hausses de taxes ont toujours un impact négatif sur l’économie, affirme Bruce Fitch. Si on hausse la TVH, les gens vont moins dépenser.»
Fredericton souhaite mettre en oeuvre les recommandations de la Révision des programmes dans son budget du printemps. Toutefois, les libéraux ne prévoient pas atteindre l’équilibre budgétaire avant 2021 en raison entre autres d’investissements en infrastructure de 900 millions $ sur six ans.
Le ministère des Finances anticipe un manque à gagner de 453,1 millions $ pour l’année financière en cour. Le Nouveau-Brunswick n’a pas connu de budget équilibré depuis 2008. La dette provinciale atteint 12,4 milliards $.