La loi universelle de la responsabilité
Le mot «responsabilité» a plusieurs significations; je vais donc vous donner celle qui est privilégiée dans cette chronique. Chacun est responsable de ses paroles, gestes, émotions, pensées, intentions, réactions, choix et conséquences à ses choix. Voilà.
Nous sommes responsables de tout ce qui nous habite et nous laissons aux autres ce qui leur appartient. Si ce concept sonne élémentaire, détrompons-nous; il est très facile de tomber dans un piège.
EXEMPLES – 1ER PIÈGE
Un malin piège se présente lorsque nous nous retrouvons à justifier nos réactions en raison d’autres personnes et/ou circonstances extérieures.
- «Je suis incapable d’exprimer mon amour. C’est à cause de mes parents qui m’ont mal aimé; ils ne m’ont jamais dit qu’ils m’aimaient.» Halte! Rectification: «Il peut être très laborieux pour moi de manifester mon amour (et ce fut ainsi pour mes parents aussi), mais je peux apprendre. Cela va exiger de grands efforts et je devrai chercher conseil, mais je vais apprendre à extérioriser mes sentiments. Je suis conscient de mon défi; je peux dorénavant m’accepter et cheminer.»
- «Évidemment j’ai insulté mon copain ignoble lors de notre séparation. C’est à cause de lui que j’ai réagi comme ça. Quelle injustice! J’étais si bonne pour lui. En plus, je parie qu’il a une autre femme dans sa vie! » Halte! Rectification: «Je suis en colère à cause de comment je perçois la situation. Je ne veux pas être seule. Le changement me fait peur. Mais je peux choisir d’accepter cette transition douloureuse, traverser ma peine et tranquillement affronter mes peurs.»
EXEMPLES – 2E PIÈGE
Un autre piège finaud est activé quand nous nous approprions de réactions d’autres personnes et/ou nous nous sentons obligés d’agir pour elles.
- «Je me suis empressé d’amener un manuel à l’école que ma fille avait oublié, tout en marmonnant des jurons. Il m’arrive souvent de courir dans tous les sens parce que ma fille est distraite.» Halte! Rectification: «Si je me hâte, ce n’est pas à cause de mon enfant, c’est parce que je choisis de combler ses négligences. Ce choix m’appartient, tout comme mes frustrations; je ne peux les jeter sur personne. Je peux choisir de rester calme et ne pas me rendre à l’école. Je peux me rappeler que mon enfant peut s’imputer les conséquences de ses choix.»
- «Je me sens coupable de ne pas être allée aider ma mère, qui est âgée et diabétique, à faire sa popote de la semaine. Elle m’a lancé d’une voix souffrante que ce n’était pas grave et qu’elle mangerait des croque-monsieur. Il est inévitable que je me sente coupable!» Halte! Rectification: «Je me sens coupable car j’avais décidé que c’était mon entière responsabilité de soutenir ma mère, et ce, même quand j’étais épuisée. Je peux certainement choisir d’aider ma mère, mais je n’ai pas à le faire à tout prix. Par conséquent, je ne le ferai plus à contrecoeur, mais plutôt en pleine sincérité.»
Ce dernier exemple me rappelle l’importance d’éclaircir la notion de culpabilité. Ce sentiment est utile lorsqu’il est valide puisqu’il nous motive à présenter nos excuses et remédier à une situation. La plupart du temps toutefois, nous stockons des «fausses culpabilités», c’est-à-dire, nous nous sentons coupables sans l’être. Cela devient destructif, paralysant et lourd à porter.
ÇA M’EFFRAIE! ÇA ME LIBÈRE!
C’est terrifiant et exaltant à la fois d’intégrer cette «loi» à nos vies. D’un côté, nous sommes responsables de nos gaffes et ne pouvons pas désormais blâmer les autres. Quoi? Sérieusement?
Je dois être responsable de mes idioties? Eh oui! De l’autre côté, heureusement, nous avons le pouvoir de rediriger nos vies et suivre de nouveaux chemins.
Pelletier formule: «J’avoue qu’au départ, cela demande de la force et du courage pour se faire à l’idée d`être aussi totalement et complètement responsable. Par contre, les fruits que portent de tels efforts sont, ô combien, savoureux. Sagesse, liberté, confiance en soi, intégrité, transparence, joie de vivre, force, et j’en passe, en sont les récompenses éternelles.»¹ Défi de la semaine: Chaque fois que vous vous sentez coupable, posez-vous la question suivante: «Est-ce que j’ai eu l’intention de faire du tort?». Sinon, dites au revoir à la culpabilité qui vous ronge.
Reconnaissons ce qui nous habite!
(J’invite respectueusement vos partages et questions.)
¹Pelletier, O. (1999). Refaire les connexions. Bellefeuille (Québec): Éditions de l’être, p.49-50.