Les parents de Saint-Louis-de-Kent enterrent la hache de guerre
Après avoir critiqué le gouvernement provincial pour ne pas avoir donné le feu vert à un projet majeur de rénovation à leur école, les parents de Saint-Louis-de-Kent enterrent la hache de guerre avec le ministre de l’Éducation et du Développement de la petite enfance.
Un groupe mené par les présidents des comités parentaux des écoles Mgr-Marcel-François-Richard (MFR) et Marée Montante de Saint-Louis-de-Kent a rencontré le ministre de l’Éducation, Serge Rousselle, la semaine dernière, pour lui faire part de ses préoccupations concernant les prévisions budgétaires du 17 février.
La communauté de Saint-Louis-de-Kent avait à ce moment appris que son école ne subirait pas de rénovation majeure. Elle occupait pourtant le premier rang sur la liste des priorités du Conseil d’éducation du District scolaire francophone Sud. Des parents peinaient à expliquer pourquoi c’est la deuxième école sur la liste, l’école Louis-J.-Robichaud (LJR), de Shediac, qui a obtenu la majeure partie du budget de rénovations accordé au DSF-Sud (soit 11,6 millions $).
Le ministre Rousselle a expliqué aux parents qu’une équipe d’experts du ministère a mené une étude sur les deux écoles. À la lumière des résultats, «c’était clair» que LJR était prioritaire. «Quand tu regardes les différents facteurs, les gens de mon ministère sont très clairs que, effectivement, nous devions d’abord faire (LJR)», assure-t-il.
«J’ai demandé à mon équipe s’il y avait une erreur dans leur recommandation. Ils m’ont dit “non, LJR doit être faite avant”.»
Le ministre n’a toutefois pas accepté de partager les rapports d’experts avec les parents. Il a également refusé de les partager avec l’Acadie Nouvelle, expliquant que «ce sont des avis confidentiels au ministre».
«C’est prévu dans la loi de l’accès à l’information que tous les avis qui sont donnés au ministre font partie des choses, évidemment, que lui reçoit et doit tenir compte comme avis.»
Quant à savoir quels facteurs ont fait pencher la balance du côté de LJR, M. Rousselle a souligné que les gicleurs sont aux normes à MFR, mais ils ne le sont pas à LJR. Il a mentionné que l’école de Shediac est sur le radar du ministère depuis une demi-douzaine d’années, alors que la demande pour MFR date seulement de cette année.
Il ajoute enfin qu’un «ensemble de facteurs» ont mené à la recommandation des fonctionnaires pour LJR. Il n’a cependant pas voulu spécifier de quels facteurs il s’agit.
Les parents de Saint-Louis-de-Kent se disent rassurés après leur rencontre avec le ministre. Ils veulent travailler en collaboration avec le gouvernement afin de faire avan- cer leur cause.
«On a établi de bons liens de communication et on est très content de ça. On va travailler ensemble. On est bien motivés», assure Charles Finnigan, président du comité parental de l’école MFR.
Notons que certains projets comme celui demandé à Saint-Louis-de-Kent prennent plusieurs années avant d’obtenir un financement majeur de Fredericton. On n’a qu’à penser au projet de fusionnement des écoles de Rogersville, où il a fallu près de 15 ans de lobbying avant qu’un projet de 8 millions $ soit annoncé, en 2015.