CRABE: BAISSE DU QUOTA À PRÉVOIR
Les crabiers du Nouveau-Brunswick devront probablement s’ajuster à une baisse du quota de crabe des neiges cette année.
En raison d’une chute de la biomasse commerciale, les scientifiques du ministère des Pêches et des Océans recommandent un quota de 21 700 tonnes pour l’ensemble des zones de pêche. Il s’agit d’une baisse de 16,4% par rapport à l’an dernier, quand le quota était de plus de 26 000 tonnes.
Dans la zone 12, soit la plus vaste des zones de pêche et celle fréquentée par les pêcheurs de la Péninsule acadienne, un quota de 19 500 tonnes est prévu.
Il s’agit d’une diminution de 15,8% par rapport à 2015, quand le quota était de 23 200 tonnes.
«Les fluctuations s’expliquent par le recrutement, c’est-à-dire le nouveau crabe qui arrive. C’est une espèce sauvage. Il y a des fluctuations dans la reproduction, comme dans toutes les espèces animales», explique Marc Lanteigne, biologiste du ministère et responsable des équipes de recherche avec la division des ressources aquatiques.
La baisse prévue du quota est directement liée à une chute de la biomasse estimée par les scientifiques du ministère. En 2016, elle s’élève à 58 808 tonnes. Il s’agit d’une réduction de 12,9% par rapport à l’an dernier.
La baisse de quota cette année est un peu plus grande que l’avaient prévu certains pêcheurs, selon M. Lanteigne.
Il explique que l’an dernier, de nombreux crabes qui devaient muer à leur taille mature ne l’ont pas fait. Le phénomène doit provoquer une hausse considérable de la biomasse en 2017. Les scientifiques estiment qu’elle passera de 58 808 à environ 75 000 tonnes.
Plusieurs hypothèses pourraient expliquer le fait que moins de crabes ont mué.
La biomasse du crabe des neiges fluctue de façon cyclique. En 2005, elle était de 103 000 tonnes, alors que quatre années plus tôt, elle n’était que de 50 000. En 2013, elle avait grimpé à 75 000, avant de chuter à moins de 66 000, en 2014.
Le taux d’exploitation recommandé pour 2016 est de 37%.
Le quota de crabe des neiges sera confirmé par le ministre des Pêches et des Océans d’ici le début de la saison de pêche, qui a normalement lieu au début mai.
«Tout le monde montre du doigt la température, mais ce n’est pas nécessairement clair de quelle façon elle aurait pu avoir un impact. Il pourrait aussi y avoir le facteur de la densité de la population. Quand il y a une trop grande densité, les crabes peuvent décider de ne pas muer et d’attendre l’année suivante.»