La politique municipale, un monde de femmes à Saint- Quentin
On dit souvent que la politique est un monde d’homme, mais ce n’est pas tout à fait le cas à Saint-Quentin où la gent féminine est très bien représentée au sein du conseil municipal. Clin d’oeil à cette municipalité au lendemain de la Journée internationale de la femme.
Le conseil municipal de Saint-Quentin est loin d’atteindre la parité homme femme.
Mais pour une rare fois, ce ne sont pas les hommes, mais plutôt les femmes qui y sont à forte majorité. À l’élection partielle de 2014, la municipalité comptait pas moins d’une maire, quatre conseillères et un seul conseiller.
«Il y a plus de femmes chez nous, c’est vrai. Est-ce que ça fonctionne vraiment différemment qu’un conseil d’hommes? Ça, je ne pourrais pas le dire», explique la maire de Saint-Quentin, Nicole Somers.
«Par contre, ce que je peux dire, c’est que même lorsque nous avions un homme comme maire, les femmes ont toujours eu leur place au sein du conseil à SaintQuentin. On n’a jamais senti que nous étions moindres parce que nous étions des femmes, tout comme on s’assure de ne pas faire l’inverse maintenant que nous sommes majoritaires. Il y a toujours eu un sentiment d’égalité ici», indique la mairesse Somers.
Doyenne du conseil avec ses dix années
@JFBjournaliste de vie politique, Jocelyne Querry-Bossé ne croit pas non plus qu’un conseil plus «féminin» soit tant différent que sa contrepartie masculine.
«Je crois qu’on ne voit pas les dossiers et les solutions toujours de la même façon, mais l’objectif est le même. Que l’on soit un homme ou une femme, on souhaite servir notre communauté et la faire progresser», exprime la conseillère.
Mme Somers a prêté son nom tout récemment à la campagne #Onestprêtes, qui vise à convaincre les femmes à briguer un siège lors de la prochaine élection municipale.
Celle-ci aimerait en effet que les femmes de sa communauté et d’ailleurs continuent de s’engager en plus grand nombre dans les sphères politiques et sociales.
«C’est un apprentissage. On a tendance souvent à mettre la faute sur le dos des hommes, mais dans le fond, c’est à nous que revient le devoir de prendre notre place. C’est à nous de foncer, de s’impliquer dans des postes décisionnels des organismes communautaires, dans les administrations municipale, provinciale et fédérale. On ne devrait même plus se questionner là-dessus, on peut le faire aussi bien qu’un homme», indique Mme Somers.
Elle incite ses consoeurs à ne pas seulement briguer des postes de conseillères, mais aussi de maire.
Comme beaucoup d’autres femmes ailleurs en province, elle reconnaît s’être longuement questionnée elle-même avant de briguer la mairie.
«Pour le poste de conseillère, je n’ai pas hésité une seconde. Mais pour celui de maire, j’ai longuement réfléchi. J’ai pensé que c’était peut-être davantage un poste qui devait être tenu par un homme puisque tous mes prédécesseurs ici étaient des hommes», témoigne-t-elle.
«Mais après réflexion, j’en suis venue à la conclusion que non, que j’étais tout aussi à ma place que quiconque à ce poste et que je pouvais abattre le travail aussi bien qu’un homme. Et du coup, je suis devenue la première femme à occuper ce poste à Saint-Quentin. Il suffisait de casser le moule», estime-t-elle.