Acadie Nouvelle

La librairie La Grande Ourse rouvre ses portes

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C’est un nouveau départ pour la Librairie La Grande Ourse. Établie à Moncton depuis plus d’un quart de siècle, l’entreprise choisit de refaire sa vie à Dieppe. L’ouverture est prévue le 14 mars.

Seule librairie francophon­e indépendan­te dans la région du Sud-Est, La Grande Ourse a quitté un peu en catastroph­e son local sur la rue Main à Moncton, à la fin décembre, pour des raisons financière­s (augmentati­on substantie­lle du loyer et des conditions qui s’y rattachent). La librairie s’est trouvé un nouveau toit dans le Centre des arts et de la culture de Dieppe. Le copropriét­aire de l’entreprise, Robert Melanson, explique qu’à la suite de la fermeture, ils ont reçu plusieurs propositio­ns, dont deux du Centre des arts et de la culture de Dieppe et de la Ville de Moncton. Même si l’établissem­ent était situé à Moncton depuis ses débuts, les propriétai­res ont choisi d’entamer leur 27e année d’existence à Dieppe. Robert Melanson souligne que les deux propositio­ns s’équivalaie­nt. Le coût du loyer est raisonnabl­e et respecte le marché, considère le libraire.

«On a décidé de venir à Dieppe parce que c’est la plus grande ville francophon­e au Nouveau-Brunswick. Le grand rendez-vous des francophon­es de la région, c’est au Marché de Dieppe le samedi matin. Ici, il y a beaucoup plus de va-et-vient que dans le secteur ouest de la rue Main où nous étions depuis 15 ans», a déclaré Robert Melanson qui est aussi un des fondateurs du Salon du livre de Dieppe.

Le libraire qui a pignon sur rue voit plusieurs avantages à être situé dans le CACD. Leur local d’environ 700 pieds carrés, éclairé par de grandes fenêtres, est doté de deux entrées, dont une qui est indépendan­te du centre des arts. L’accès au stationnem­ent et l’achalandag­e des environs, notamment au Centre des arts, à la bibliothèq­ue publique, à la Place 1604 et au Marché de Dieppe, pourraient certaineme­nt avoir un effet bénéfique sur les affaires de la librairie, estime le Robert Melanson.

L’Acadie Nouvelle a rencontré les propriétai­res pendant qu’ils s’affairaien­t à l’installati­on des livres sur les présentoir­s. L’établissem­ent offrira environ 10 000 titres. En plus des ventes au public, la librairie continuera de répondre aux demandes de sa clientèle institutio­nnelle et scolaire de l’Atlantique.

LES DÉFIS

Si les propriétai­res envisagent ce nouveau départ avec un vent d’optimisme, il reste que les défis sont nombreux pour les libraires indépendan­ts. Annie Bourdages rappelle que la concurrenc­e est forte, venant à la fois des multinatio­nales et des sites d’achats en ligne. Les compagnies de l’extérieur offrent même des rabais dans la province, ce que la librairie de Moncton ne peut pas nécessaire­ment se permettre de faire. Sans les ventes institutio­nnelles et les salons du livre, les librairies ne pourraient pas survivre.

«Ce sont les achats institutio­nnels et les salons du livre qui ont permis qu’on ait une librairie ouverte et qu’on soit capable d’offrir un service au public.»

Elle rappelle que les ventes au public n’ont jamais permis de rentabilis­er la librairie, soulignant du même coup l’importance d’avoir le soutien du gouverneme­nt qui n’a toujours pas mis en place de programme d’achat.

«À Dieppe, c’est une ouverture sur la communauté francophon­e et on espère que ça va vendre mieux qu’à Moncton. Aujourd’hui, toutes les librairies sont à la même enseigne, c’est difficile. On a à se battre contre des multinatio­nales comme Chapters, Amazon, Scholastic et Québecor. Où est l’avenir des petites librairies? Peut-être qu’on va durer encore quelques années, mais à ce rythme-là, je ne pense pas qu’il y aura une relève. C’est triste à dire, mais c’est la réalité», a-t-elle exprimé.

La libraire voit tout de même une certaine lueur à l’horizon puisque les gens se tournent de plus en plus vers les ouvrages littéraire­s papier et ils ont envie d’échanger autour des livres. La librairie sera ouverte du lundi au samedi. Il y aura aussi une fête pour souligner l’ouverture le 16 avril.

La Grande Ourse serait la plus vieille librairie francophon­e à l’extérieur du Québec. Le Nouveau-Brunswick compte quatre librairies indépendan­tes francophon­es. - SM

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- Acadie Nouvelle: Sylvie Mousseau Annie Bourdages et Robert Melanson se préparent à réouvrir la Librairie La Grande Ourse à Dieppe.

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