UNE VOIX ACADIENNE ENFLAMME LE WEB
Un jeune auteur-compositeur-interprète de la région de Par-en-Bas dans le sud-ouest de la Nouvelle-Écosse, Jacques Surette, est la nouvelle étoile de son coin de pays, rayonnant un peu partout en Acadie. Celui qui a suscité beaucoup d’enthousiasme sur les réseaux sociaux avec ses chansons simples et touchantes envisage d’enregistrer un premier album en français.
Depuis quelques jours, Jacques Surette, 16 ans, de Tusket dans la région de Yarmouth, fait beaucoup jaser sur les médias sociaux. Ses vidéos ont été partagées abondamment et la réception est très positive. En quelques jours, son clip Marche, Marche, Marche a été visionné près de 130 000 fois.
L’adolescent a commencé à jouer de la musique à l’âge de 13 ans. Son père qui lui a acheté sa première guitare lui a enseigné les accords de base. Par la suite, il s’est mis à l’écriture de ses propres chansons, surtout en anglais au début. Ce n’est que tout récemment qu’il s’est tourné vers la langue de Molière.
«C’est une grosse inspiration d’avoir des artistes acadiens autour de moi qui écrivent des chansons en français comme mon père», a raconté Jacques Surette qui s’inspire de son environnement, de ses émotions et de l’Acadie pour écrire ses paroles pleines de saveurs sur des mélodies élégantes.
«C’est comme un portrait de l’Acadie, avec la mer et toutes ses traditions», a poursuivi l’artiste qui est très fier de voir que sa musique est écoutée et aimée. Il a reçu un «tsunami de commentaires» sur sa page Facebook, comme il s’amuse à dire.
C’est la chanson Old Man de Neil Young qui lui a donné envie de chanter. Son timbre de voix singulier, un peu comme du velours, a su charmer les internautes. Il entend continuer de composer en français et en anglais. Il envisage d’enregistrer un premier album en français cette année.
De nombreux artistes de l’Acadie ont souligné le talent du jeune chanteur et guitariste qui avait remporté les honneurs au concours Star Acadie à son école secondaire de Par-enBas. Éric Dow de la formation Cy qui a connu Jacques Surette lorsqu’il a offert des ateliers de création musicale aux élèves de cette région, mentionne que déjà, il se démarquait par sa passion.
«Parmi les jeunes qu’on a rencontrés de la région, c’est l’étoile brillante. Je pense que c’est un style de musique qui nous touche à un niveau fondamental. Il exprime des réalités universelles à travers des chansons simples, mais vraiment touchantes. Il y a plusieurs personnes qui ont dit que c’est comme une vieille âme et ça se reflète dans son timbre de voix. C’est cool de voir chanter un jeune de cette région du sud-ouest de la NouvelleÉcosse, dont on n’entend pas parler assez souvent», a exprimé Éric Dow.
Certains ont comparé Jacques Surette à Cayouche. Éric Dow reconnaît qu’il y a certaines similarités avec Cayouche, mais à son avis, il se situe davantage dans la tradition des chansonniers du sud-ouest de la NouvelleÉcosse comme son père, le musicien Éric Surette qui a été une grande influence pour lui. Éric Surette a d’ailleurs collaboré à la production du premier album de Cayouche avec qui il a entrepris une tournée.
Si des artistes de la Nouvelle-Écosse comme Radio Radio, Arthur Comeau et Grand Dérangement se sont taillés une place importante sur la scène musicale, il reste que chanter en français dans une région comme de Par-en-Bas est un geste significatif, estime Éric Dow, rappelant que l’insécurité linguistique constitue une réalité tangible pour les jeunes de la région qui souvent sont ridiculisés et traités d’anglophones à cause de leur accent.
«Par conséquent, plusieurs choisissent d’abandonner leur langue maternelle presque entièrement. Que Jacques Surette trouve du succès en chantant en français, c’est quelque chose de merveilleux pour la région et pour l’Acadie en général. Ça mérite d’être célébré», a affirmé Éric Dow, convaincu que Jacques Surette pourrait devenir un artiste important pour l’ensemble de l’Acadie.