ROGER OUELLETTE: LA CAPITULATION DES VULNÉRABLES
Le premier ministre Brian Gallant ne semblait pas peu fier d’annoncer en décembre qu’une entente bilatérale avait été conclue avec le gouvernement fédéral sur le financement des soins de santé. Pas du tout gêné d’avoir brisé les rangs avec les autres provinces et territoires pour accepter sans véritable négociation ce qui était déjà sur la table, Brian Gallant a revendiqué haut et fort sa relation privilégiée avec Justin Trudeau.
Convaincu d’avoir sécurisé pour les dix prochaines années le financement du fédéral pour les soins de santé dans sa province, Brian Gallant n’a pas du tout aimé que le ministre de la Santé du Québec, le Dr Gaétan Barrette, vienne lui faire des remontrances.
Le ministre Barrette reproche au gouvernement Gallant d’avoir accepté une baisse du financement du fédéral tout en se mettant à la remorque des autres provinces et territoires pour obtenir une meilleure offre du fédéral.
L’économiste Richard Saillant a bien résumé l’impact sur la province de l’entente bilatérale signée avec le fédéral – «beaucoup de bruit pour pas grandchose». Le Nouveau-Brunswick va voir son financement augmenter un tiers moins rapidement alors que sa population sera une des plus vieillissante au pays.
Après avoir utilisé le N.-B. pour affaiblir le front commun des provinces et territoires dans la négociation d’une entente globale en matière de financement des soins de santé, le gouvernent Trudeau devrait rencontrer une très forte résistance particulièrement au Québec. Aucun gouvernement québécois, peu importe sa couleur ou son allégeance politique, ne va accepter de l’argent d’Ottawa avec des conditions. Le Nouveau-Brunswick, en décidant de rompre la solidarité dans l’épineux dossier du financement des soins de santé, trouvera sur son chemin à l’occasion d’autres négociations fédéraleprovinciales des partenaires provinciaux méfiants. Ceux-ci voudront-ils avoir dans leur rang une province considérée comme un informateur de la partie fédérale?
Brian Gallant aura dirigé la capitulation des vulnérables pour recevoir en retour un financement fédéral à la baisse pour les soins de santé.
Les libéraux provinciaux semblent davantage préoccupés par les élections de 2018 que les besoins de financement à long terme de la santé.