Des seringues pour freiner la propagation de maladies
Certains organismes de la province mettent de l’avant des initiatives pour mieux contrôler la toxicomanie. C’est le cas de SIDA Nouveau-Brunswick, qui a distribué près de 500 000 seringues neuves en 2016, dans le cadre de son programme d’échange de seringues. Du nombre, près de 400 000 ont été retournées. Le programme préventif existe depuis 16 ans. Il vise à minimiser la transmission de maladie infectieuse par le sang en mettant des seringues propres à la disposition des toxicomanes, explique Matthew Smith, directeur général intérimaire chez SIDA Nouveau-Brunswick. «Ces gens consomment de la drogue, que nous le voulions ou non. Notre programme permet de minimiser les impacts sur leur santé et sur le système de santé. Ça évite qu’ils s’échangent les seringues et contractent l’hépatite ou le sida.» Au cours de la dernière année à Sida Fredericton, 293 personnes ont eu recours au programme d’échange dans le cadre de 1738 visites. Le centre a distribué plus de 140 000 seringues. À Moncton, c’est un peu plus 100 000 seringues qui ont été distribuées en 2016, à 638 personnes. Hormis la prévention de maladies, le programme permet également de rejoindre une tranche de la population sous diagnostiquée. C’est l’occasion par excellence de faire de la prévention auprès d’eux, poursuit M. Smith. «Ils sont stigmatisés et font confiance à peu de gens. Ils ont peur d’aller chercher de l’aide. Lorsqu’ils viennent nous voir, nous sommes en mesure de les conseiller et de les aider. Nous avons plusieurs histoires à succès.» La prochaine étape du programme serait l’établissement de centres d’injection supervisés, comme il en existe en Colombie-Britannique. Fruit d’une initiative du système de santé publique, les toxicomanes peuvent s’y présenter pour consommer leur drogue sous la supervision d’un intervenant en santé, afin d’éviter les dérapages. Matthew Smith aimerait que cette initiative voit le jour au Nouveau-Brunswick, mais doute que ce soit pour bientôt. «La Colombie-Britannique est souvent à l’avant-garde des autres provinces. Mais en même temps ils répondaient à une crise. Il en faudra une ici aussi pour que ce soit considéré.» – AD