Acadie Nouvelle

Les investisse­ments d’Ottawa dans les infrastruc­tures plus lents que prévu

Le gouverneme­nt Trudeau pourrait ne pas dépenser toutes les sommes qu’il devait allouer aux infrastruc­tures dans sa première année de mandat, selon le directeur parlementa­ire du budget (DPB).

- Andy Blatchford La Presse canadienne

Une nouvelle analyse du bureau du DPB indique que les investisse­ments prévus par Ottawa pour les infrastruc­tures ne se sont pas matérialis­és dans la première moitié de l’année, et qu’il existe un risque croissant que ces dépenses doivent être reportées à l’exercice 2017-2018.

«Il existe donc un risque de plus en plus important que les fonds que le gouverneme­nt a d’abord prévu dépenser en 20162017 soient reportés aux exercices ultérieurs», souligne le rapport, rendu public mardi par le directeur parlementa­ire du budget, Jean-Denis Fréchette.

Un retard dans les dépenses gouverne- mentales pourrait avoir un impact sur la réalisatio­n de l’objectif premier des investisse­ments: stimuler la croissance lente de l’économie du pays.

Dans le budget de l’an dernier, le gouverneme­nt avait prévu des investisse­ments en infrastruc­tures afin de hausser le produit intérieur brut (PIB) réel - une mesure de la croissance économique - de 0,2 % cette année, puis de 0,4 % en 2017-2018. On ne peut clairement indiquer si le report des investisse­ments aura un impact sur la croissance économique pendant l’exercice 2016-2017.

Le PIB réel du Canada devrait augmenter de seulement 1,2% en 2016 et de 2% en 2017, selon la moyenne des prévisions du secteur privé rendue publique par Ottawa l’automne dernier.

Le rapport du DPB souligne que le budget fédéral de l’an dernier prévoyait le transfert de 3,5 milliards $ à l’intention des autres ordres de gouverneme­nt pour des investisse­ments dans les infrastruc­tures en 2016-2017.

L’analyse révèle cependant que les dépenses actuelles pourraient être plus lentes que ce que prévoyait le gouverneme­nt. On y note les risques potentiels énumérés dans le dernier rapport financier trimestrie­l d’Infrastruc­ture Canada, notamment celui que présente la capacité limitée du personnel d’absorber une charge de travail croissante.

Le DPB rapporte aussi que les transferts en infrastruc­tures administré­s par Transports et Infrastruc­ture Canada dans la première moitié de l’exercice 2016-2017 ont reculé de 100 millions $ par rapport à l’exercice précédent.

Il note toutefois que de tels retards ne sont pas rares et qu’ils correspond­ent aux plans d’investisse­ments dans les infrastruc­tures qui ont aussi été plus lents que prévu dans le passé.

L’analyse du bureau du DPB des mesures du Fonds de stimulatio­n de l’infrastruc­ture - mis en place par le gouverneme­nt conservate­ur précédent - indique qu’il a fallu attendre environ six mois avant d’observer une augmentati­on notable des immobilisa­tions dans le secteur public.

«Deux trimestres après le budget de 2016 (déposé en mars), il n’y a pas de hausse notable non plus, lit-on dans le document de M. Fréchette. Il y a donc un risque croissant que l’argent que le gouverneme­nt voulait dépenser au départ en 2016-2017 suscite plutôt de l’activité économique dans les exercices suivants.»

Le DPB affirme qu’Infrastruc­ture Canada peine depuis longtemps à dépenser tous les fonds que le Parlement lui alloue chaque année. Depuis 2009-2010, il a ainsi laissé chaque année pas moins de 400 millions $ devenir périmés. Ce montant a même atteint près de 3 milliards $ en 2010-2011, lit-on dans le rapport.

Mardi, le site web d’Infrastruc­ture Canada indiquait que des projets évalués à environ 2,5 milliards $ au total avaient été approuvés à travers le Canada. Ce total n’indique toutefois pas combien d’argent a véritablem­ent été dépensé.

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Le directeur parlementa­ire du budget, Jean-Denis Fréchette. - La Presse canadienne: Adrian Wyld

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