ONU: le nouveau secrétaire général met l’accent sur la prévention des conflits
Le nouveau secrétaire général des Nations unies, António Guterres, a demandé mardi à l’ONU et à ses 193 membres de cesser de réagir aux conflits et d’en faire davantage pour prévenir la guerre et promouvoir la paix.
M. Guterres a déclaré, lors de son premier discours devant le Conseil de sécurité depuis qu’il est devenu secrétaire général le 1er janvier, que la multiplication des conflits et l’explosion des coûts économiques et humains requièrent une nouvelle approche dont la clé sera de «transformer les premiers signes en réaction hâtive».
Il a toutefois prévenu qu’il s’est révélé très difficile de convaincre les décideurs nationaux et internationaux d’accorder la priorité à la prévention, probablement parce que «les caméras de télévision ne sont pas présentes quand une crise est évitée».
M. Guterres a demandé une «recrudescence de la diplomatie pour la paix», en collaboration avec les organisations régionales et avec la mobilisation des responsables religieux, de la société civile et du monde des affaires.
Il a annoncé une nouvelle initiative pour donner plus d’ampleur aux médiations de l’ONU et demandé au Conseil de sécurité d’utiliser davantage les mesures prévues par la Charte des Nations unies pour une résolution pacifique des conflits. Il s’est engagé à appuyer le Conseil par son «bon travail» et son «engagement personnel».
M. Guterres a déploré que de nombreuses occasions de prévenir un conflit aient été perdues parce que les États membres se méfiaient les uns des autres, ou en raison de questions de souveraineté nationale.
Si de telles préoccupations sont compréhensibles, a-t-il dit, «la prévention est essentielle pour empêcher les atrocités de masse ou les violations graves des droits de la personne. Nous ne pouvons atteindre ceci que par le biais de discussions raisonnables, basées sur les faits et la poursuite de la vérité».
La présidente du Conseil de sécurité, la Suédoise Margot Wallstrom, a rappelé que les efforts de prévention ne coûteraient, en moyenne, que 10 pour cent des mesures de redressement mises en place après un conflit.