Jérémie Pellerin a fait ses devoirs au marathon
Le coureur de Cocagne se dirige vers Houston avec l’objectif de se qualifier pour les Jeux de la Francophonie
«Houston, on a un problème!». C’est bien la dernière chose que Jérémie Pellerin veut entendre, dimanche matin, alors qu’il prendra le départ du plus réputé marathon de l’État du Texas en compagnie de 13 000 autres coureurs.
Depuis avril que l’athlète de Cocagne se prépare pour son rencard dans les rues de Houston.
Un rendez-vous d’autant plus important qu’il pourrait bien changer la suite de sa carrière d’athlète, lui qui, sur la route, s’est surtout spécialisé dans des épreuves de 10 km ces dernières années.
D’ailleurs, à moins d’une blessure ou d’une surprise de taille, le jeune coureur âgé de 23 ans est persuadé qu’il va compléter son premier 42,2 km à vie sous la barre des deux heures et vingt-huit minutes.
Si vous prenez la peine d’aller jeter un coup d’oeil dans la liste des records d’Athlétisme Nouveau-Brunswick, un tel chrono permettrait à Pellerin de joindre le top 3 masculin dans l’histoire du marathon néo-brunswickois.
Il est déjà acquis que Réjean Chiasson n’a pas à s’inquiéter de sa marque de 2h17m48s établit en 2011. Celui qui occupe le deuxième échelon, Joe McGuire, pourrait cependant perdre sa place. En 1984, McGuire a enregistré un temps de 2h27m57s.
Un tel exploit chasserait aussi Joël Bourgeois (2h30m04s, 2007) de ce podium assez relevé merci.
Évidemment, Pellerin est au courant de tous ces chiffres et il compte les utiliser comme source de motivation.
Mais au-delà du chrono, il a surtout comme objectif d’obtenir un laissez-passer pour les Jeux de la Francophonie, qui auront lieu du 21 au 30 juillet à Abidjan, en Côted’Ivoire.
«C’est le plan, dit-il. J’ai fait tous mes devoirs dans les derniers mois et je suis extrêmement content de mon entraînement. Je me sens bien. Si je me base sur mes récents performances, entre autres mon temps au Demi-marathon de l’Acadie en décembre (1h09m12s), je crois que je peux y arriver. J’ai bon espoir. J’ai même couru 35 km en deux heures le 20 décembre sur un tapis roulant.»
Pour assurer sa place au sein d’Équipe Nouveau-Brunswick à Abidjan, Pellerin doit obtenir le standard international A+ qui est de 2h26m37s. Cela dit, il pourrait quand même être sélectionné s’il parvient à décrocher le standard international A (2h28m). Toutefois, selon le directeur technique d’Athlétisme NB Gabriel LeBlanc, plus près il sera du standard A+, meilleures seront ses chances.
La stratégie de Pellerin pour dimanche est on ne peut plus simple. Il compte suivre pas à pas la championne féminine de 2016, l’Éthiopienne Biruktayit Degefa, auteure d’un temps de 2h26m07s.
«Elle ne le sais pas, mais elle va être mon lièvre», image-t-il.
«Je vais la suivre et je ne la lâcherai pas. L’an dernier, elle a couru la première moitié en 1h13m47s pour ensuite accélérer un peu dans la deuxième portion. C’est un rythme que je peux suivre. Le Marathon de Houston, qui est plat, a d’ailleurs la réputation d’être un parcours très rapide», révèle-t-il.
SA BÂTIR UN CV
Jérémie Pellerin a tellement confiance dans son potentiel de marathonien qu’il pourrait bien faire de cette distance sa nouvelle spécialité.
«Je crois sincèrement que j’ai trouvé ma discipline. Bien sûr, je vais continuer de courir des petites distances, mais j’ai le sentiment que c’est dans le marathon que ça peut fonctionner pour moi. Et si je veux faire de la compétition, ça va me prendre un bon commanditaire. Dimanche, c’est aussi une occasion pour moi de me bâtir un CV», soulignet-il.
Depuis quelques mois, Pellerin a également entamé une correspondance avec Réjean Chiasson. Il lui parle régulièrement de ses entraînements et il n’hésite pas à lui demander des conseils.
«J’aime converser avec Réjean. Il est agréable de jaser avec lui. Il connaît ça le monde du marathon et il croit en mon potentiel. Je lui demande souvent conseil. Je le vois comme un mentor», raconte Pellerin.