Acadie Nouvelle

N’abrogez pas l’ALÉNA, dit le patron de la chambre de commerce des États-Unis

L’abrogation de l’Accord de libreéchan­ge nord-américain (ALÉNA) entraînera­it des pertes d’emplois dans chacun de ses trois pays signataire­s, a prévenu lundi le patron de la chambre de commerce des États-Unis.

- Mike Blanchfiel­d

Mais Tom Donahue a aussi estimé qu’il serait possible de modifier l’accord de 23 ans qui régit les échanges commerciau­x entre le Canada, le Mexique et les États-Unis, pour qu’il rehausse la compétitiv­ité de l’Amérique du Nord avec le reste du monde.

M. Donahue, qui était critique du président américain Donald Trump même avant son élection, était de passage lundi à Ottawa, où il a livré un message insistant sur le besoin d’être constructi­f dans l’améliorati­on des économies des trois pays de l’ALÉNA.

Devant un auditoire composé de chefs d’entreprise­s, de politicien­s et de diplomates, le président et chef de la direction de la chambre de commerce des États-Unis fait valoir que les économies des trois pays étaient toutes interrelié­es et que cela devait être préservé.

Son message semblait conforme, en grande partie, à l’approche privilégié­e par le premier ministre canadien Justin Trudeau vis-à-vis de l’administra­tion Trump - soit insister sur les profonds liens économique­s entre les pays et sur le fait que des millions d’emplois américains dépendent de l’ALÉNA. M. Donahue devait rencontrer, plus tard dans la journée, le premier ministre Justin Trudeau et certains de ses conseiller­s.

Le président américain Donald Trump a menacé d’abandonner l’ALÉNA si l’accord ne pouvait pas être renégocié à sa satisfacti­on.

«Laissez-moi dire, d’entrée de jeu, que le retrait de l’ALÉNA serait dévastateu­r pour les travailleu­rs, les entreprise­s et les économies de nos trois pays», a affirmé M. Donahue. Le Canada et le Mexique sont devenus les deux principaux marchés d’exportatio­n pour les États-Unis depuis 1994, a-t-il précisé.

Même si les règles de l’entente auraient besoin d’être modernisée­s et améliorées, cela ne devrait pas «perturber» les échanges de 1300 milliards $ entre les trois pays, a-t-il ajouté. M. Donahue croit en outre que les provisions de l’accord sur les visas auraient besoin d’être révisées pour permettre une plus grande mobilité de la main-d’oeuvre qualifiée.

Bien que le Canada se soit montré ouvert à la possibilit­é de remplacer l’ALÉNA par des accords bilatéraux distincts avec les États-Unis, M. Donahue ne croit pas que cela est souhaitabl­e. Une telle situation ouvrirait la porte à des «règles divergente­s» qui hausseraie­nt le coût des affaires, «détruiraie­nt des emplois et entraverai­ent nos industries».

Au lendemain de la victoire électorale de M. Trump, le Canada a annoncé qu’il serait prêt à renégocier l’ALÉNA pour l’améliorer.

L’homologue canadien de M. Donahue, Perrin Beatty, a pour sa part demandé au gouverneme­nt Trudeau d’entreprend­re des consultati­ons avec les entreprise­s en prévision de discussion­s au sujet de l’ALÉNA.

Selon M. Beatty, le Canada entamera les discussion­s en position de force puisque neuf millions d’emplois américains et 35 États dépendent aussi des profonds liens commerciau­x entre les deux pays.

«Je ne m’attends pas à ce que le Congrès prenne des décisions pour faire plaisir au Canada», a-t-il indiqué. «Mais ils vont écouter leur propre communauté d’affaires et leur propre communauté d’affaires envoie un message clair et net selon lequel il est essentiel de bâtir sur cette relation, et non de la démanteler.»

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Donald Trump flanqué de son secrétaire au Commerce, Wilbur Ross, lors d’un récent point de presse concernant l’ALÉNA. - Archives

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