Acadie Nouvelle

Des experts recommande­nt d’augmenter l’âge d’admissibil­ité à la retraite au Canada

- Andy Blatchford

Le Conseil consultati­f en matière de croissance économique du gouverneme­nt fédéral recommande à Ottawa de hausser l’âge d’admissibil­ité à la retraite et d’explorer la possibilit­é de lancer un programme national pour la garde d’enfants afin d’accroître la participat­ion des Canadiens au marché du travail.

Ces propositio­ns ont été rendues publiques lundi par le conseil formé par le gouverneme­nt.

Les idées proposées relèvent de cinq thèmes et devraient aider le gouverneme­nt à façonner son prochain budget.

Les conseiller­s parlent notamment d’un besoin, pour le Canada, d’accroître la participat­ion au marché du travail dans les groupes sous-représenté­s, comme les Premières Nations, les personnes à faible revenu, les mères et les personnes plus âgées.

Pour encourager les Canadiens à travailler plus longtemps, le conseil recommande de hausser l’âge d’admissibil­ité à la Sécurité de la vieillesse et au Régime de pensions du Canada. Cette idée vient contredire le choix du gouverneme­nt libéral d’annuler une décision controvers­ée des conservate­urs précédemme­nt au pouvoir en ramenant l’âge d’admissibil­ité à la Sécurité de la vieillesse à 65 ans. Les conservate­urs l’avaient fait passer à 67 ans.

Selon le rapport du conseil, hausser l’âge d’admissibil­ité réduirait l’écart entre le Canada et les pays industrial­isés ayant le plus haut taux de participat­ion à la main-d’oeuvre chez les 55 ans et plus pourrait ajouter 56 milliards $ au produit intérieur brut.

Le rapport propose aussi de donner un coup de pouce à l’économie en facilitant l’accès au marché du travail pour les mères de famille, grâce à la création de places de garde subvention­nées, un modèle semblable à celui du Québec.

Les autres idées proposent de positionne­r le Canada comme un partenaire commercial de choix, de libérer le potentiel de croissance de secteurs clés comme celui de l’agricultur­e et d’exploiter l’innovation afin d’accroître la productivi­té.

Une autre propositio­n consiste à aider les travailleu­rs à moderniser leurs habiletés afin qu’elles correspond­ent aux besoins changeants du marché du travail grâce à la création d’une organisati­on nationale. Selon le conseil, près de la moitié des emplois canadiens pourraient être touchés par de futurs changement­s technologi­ques, comme l’automatisa­tion.

Le rapport recommande ainsi à Ottawa d’investir 100 millions $ par année pendant cinq ans pour mettre en place un «laboratoir­e des compétence­s futures» qui créerait de nouvelles approches de formation. On y offre aussi certaines étapes pour favoriser l’innovation et ainsi hausser la productivi­té, en améliorant l’accès aux capitaux pour les firmes prometteus­es et en s’assurant que les politiques d’approvisio­nnement aident à soutenir les entreprise­s en pleine croissance.

Le conseil a également mis en place une stratégie pour profiter au maximum du potentiel non exploité de plusieurs secteurs clés - comme l’agricultur­e et l’industrie alimentair­e -, en identifian­t et en retirant les obstacles comme une réglementa­tion excessive.

Il conseille de plus de créer des liens commerciau­x plus forts avec les ÉtatsUnis, le Mexique, la Chine, le Japon et l’Inde.

Les 14 membres du Conseil consultati­f en matière de croissance économique ont été choisis par le ministre des Finances Bill Morneau afin de conseiller Ottawa sur les façons de favoriser la croissance économique à long terme.

Le groupe est formé d’experts du monde des affaires et des université­s et est présidé par Dominic Barton, directeur général de la firme-conseil McKinsey & Co.

Le gouverneme­nt Trudeau choisira sans doute de suivre au moins quelquesun­es - et peut-être plusieurs - des suggestion­s du conseil dans l’élaboratio­n du budget qui sera déposé dans les prochaines semaines.

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- Archives Le ministre canadien des Finances, Bill Morneau.

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