François Fillon refuse d’abandonner la course à la présidence française
François Fillon a fermement refusé lundi de se retirer de la course à la présidence française, même s’il fait l’objet d’une enquête pour déterminer si les emplois bien rémunérés qu’il a confiés à sa femme, sa fille et son fils étaient réels, et qu’il est en pleine dégringolade dans les sondages.
L’homme qui a été premier ministre entre 2007 et 2012 sous le président Nicolas Sarkozy traîne depuis longtemps une réputation d’humilité et de rectitude morale, ce qui rend cette affaire de corruption présumée d’autant plus choquante pour son parti, ses partisans et la France en général.
M. Fillon s’est excusé d’avoir embauché sa femme, en rappelant ne pas être le seul politicien à avoir posé un tel geste. Si la pratique n’a rien d’illégale, elle semble de moins en moins tolérée par les Français, at-il reconnu.
Les procureurs tentent de déterminer si ses proches ont bel et bien effectué les tâches parlementaires pour lesquelles ils ont été payés. L’enquête préliminaire porte sur des soupçons de détournement de fonds publics.
La popularité de M. Fillon est en chute libre depuis deux semaines, dans la foulée des allégations publiées par l’hebdomadaire Le Canard enchaîné. Ce dernier rapporte que Penelope Fillon a empoché plus de 800 000 euros sur 15 ans sans jamais rien faire pour mériter ce salaire. Le bureau du procureur de Paris a élargi jeudi son enquête pour englober le fils et la fille du candidat.
Certains députés parlementaires demandent maintenant à M. Fillon de céder sa place pour augmenter leurs chances de victoire lors du scrutin présidentiel. Le premier tour aura lieu le 23 avril, et les deux candidats les plus populaires s’affronteront au deuxième tour le 7 mai.
Les députés du parti de M. Fillon se rencontreront mardi pour leur réunion hebdomadaire et ils discuteront certainement des retombées de cette affaire. Aucun mécanisme n’existe toutefois pour chasser M. Fillon et on ne sait pas qui pourrait le remplacer.
M. Fillon prétend être victime d’une chasse aux sorcières politique orchestrée par ceux qui souhaitent, au deuxième tour, un affrontement entre la candidate de droite Marine Le Pen et le centriste Emmanuel Macron.
Il a tenté à tout prix lundi de sauver sa candidature en déclarant qu’il n’a rien à cacher. Tous les gestes rapportés par la presse, a-t-il assuré, étaient légaux et transparents.