LES DÉPENSES À LA HAUSSE
Le nouveau budget du NouveauBrunswick prévoit des investissements supplémentaires dans le système éducatif, des garderies jusqu’aux universités publiques.
L’équipe de Brian Gallant consacre 56 millions $ supplémentaires à l’éducation cette année. Il s’agit d’une augmentation de 4,9%, soit l’augmentation la plus importante depuis 2008-2009.
Les familles ayant des enfants en bas âge recevront un nouveau coup de pouce. Les libéraux maintiennent leur engagement électoral de doubler les fonds accordés au programme d’aide pour les services de garderie d’ici au 1er janvier 2018.
À noter que cette hausse s’étend sur deux ans. L’augmentation de 4,3 millions $ s’ajoute à une première hausse annoncée dans le budget précédent.
La ministre des Finances, Cathy Rogers, n’a pas pu préciser combien de nouvelles familles pourraient toucher la subvention gouvernementale, ni de quel montant additionnel pourront bénéficier les familles qui profitent déjà du programme.
«Notre intention est de rendre les services de garderie plus accessibles pour les parents qui travaillent», dit-elle.
Une somme supplémentaire de 2,4 millions $ sera investie dans le Programme d’intervention auprès des enfants autistes. La province dépensera également 700 000$ de plus qu’en 2016-2017 pour l’alphabétisation précoce en faisant passer le budget à 7 millions $.
Lors de sa présentation du budget, la ministre Cathy Rogers a répété que son gouvernement a voulu donner la priorité à la santé et à l’éducation.
«Une population plus instruite est plus apte à réussir sur le marché du travail actuel, à contribuer à la croissance économique et à faire concurrence à l’échelle mondiale», a-telle déclaré.
DES RÉACTIONS MITIGÉES DANS LE MONDE DE L’ÉDUCATION
Pour l’Association des enseignantes et des enseignants francophones du NouveauBrunswick, le nouveau budget comporte des motifs de satisfaction mais suscite aussi plusieurs interrogations.
«Jusqu’à présent, nous savons que de l’argent sera injecté en éducation et nous nous en réjouissons. Toutefois, on ignore où iront ces fonds et s’ils viendront répondre aux réels besoins exprimés par les enseignantes et les enseignants», réagit le président Marc Arseneau.
Jean Sauvageau, président de la Fédération des Associations de professeures et professeurs d’université du Nouveau-Brunswick, est moins enthousiaste. Il pense que le financement additionnel ne sera pas à la hauteur des besoins et ne suffira pas à soulager la situation financière difficile des universités.
«C’est mieux que le gel qu’on a connu les deux dernières années mais l’inflation en milieu universitaire peut atteindre de 3%à 4% par an. Ce n’est donc même pas le début d’un rattrapage.»
Il rappelle que le Nouveau-Brunswick a le plus bas taux de diplomation universitaire au pays et appelle la province à élargir son programme d’aide aux études.
Même son de cloche du côté de la Fédération des étudiants et étudiantes du campus universitaire de Moncton.
Selon la présidente Roxann Guerrette, le nouveau budget ne règle aucunement la question du sous-financement de l’éducation postsecondaire.
«Entre l’inflation, les hausses salariales mandatées par les conventions collectives et la détérioration continue des infrastructures, on ne rattrape même pas le manque à gagner, lance-t-elle. Comment assurer la qualité de l’éducation dans de telles conditions?», s’interroge-t-elle.
En revanche, la bonification du programme d’aide au service de garde ravit Nelly Dennene, directrice générale du Regroupement féministe du Nouveau-Brunswick.
«C’est bien reçu, c’est une décision dont on avait besoin. Maintenant on a besoin d’aller plus loin. Nous voulons des services de garde accessibles et abordables qui respectent les deux communautés linguistiques.»