Acadie Nouvelle

VERGLAS: LES TRAVAILLEU­RS PARAMÉDICA­UX SE SONT SENTIS DÉLAISSÉS

- Beatrice.seymour@acadienouv­elle.com

Les travailleu­rs paramédica­ux de la Péninsule acadienne se sont sentis abandonnés par leur employeur, alors qu’ils redoublaie­nt d’ardeur face à l’augmentati­on des interventi­ons durant la crise du verglas. Certaines stations d’Ambulance NB ont été privées d’électricit­é jusqu’à 60 heures.

Les postes à Caraquet, à Tracadie, à Shippagan et à Lamèque n’ont pas échappé aux conséquenc­es du verglas.

La situation des employés était aussi précaire que ceux dont ils allaient à la rescousse.

«Certaines stations ont eu l’électricit­é 24 heures après la tempête. D’autres, 60 heures plus tard. Pourtant, le nombre d’appels a explosé. Ils continuaie­nt tout de même à se donner corps et âme pour la population, même s’ils avaient de la difficulté à survivre eux-mêmes dans les stations», rapporte Yanick Mongeau, le représenta­nt syndical des paramédica­ux du Nord (d’Edmundston à Lamèque).

Il affirme que la direction a même, au début, demandé à ses employés de ménager le carburant, en évitant de se réchauffer dans leur véhicule de service.

«Nous devions être à une station spécifique pendant 12 heures, sans chauffage, sans électricit­é pour se faire à manger, et sans eau. Bien souvent, nos membres n’avaient pas de courant chez eux non plus. Ils apportaien­t des chandelles de chez eux au travail. Ambulance NB n’a réagi que lorsque l’état d’urgence a été décrété dans les villes de la Péninsule acadienne», soutient M. Mongeau.

Il spécifie que les membres ne veulent pas sonner comme des geignards, mais soulève le manque de planificat­ion de l’organisati­on, qui a, par le passé, dû affronter une situation similaire, à St Stephen, en 2014. Un poste avait manqué d’électricit­é durant plusieurs jours.

Ambulance NB reconnaît que les circonstan­ces étaient difficiles et exprime sa reconnaiss­ance auprès de ses employés, qui n’ont pas relâché l’effort.

«Comme bien d’autres, cette tempête a eu un effet sur notre service provincial, depuis Petitcodia­c jusqu’à Bathurst et dans l’ensemble de la Péninsule acadienne. Il n’en reste pas moins que nous sommes un service d’urgence; nous devions donc être en mesure de continuer à prodiguer des soins aux gens qui en avaient besoin. Nous sommes un service dynamique et nous nous sommes adaptés à la situation à mesure qu’elle changeait», énonce Yvon Bourque, le directeur des opérations.

«Comme pour toute autre grande opération d’urgence, nous examineron­s notre réponse à cette tempête pour évaluer notre rendement et déterminer les secteurs à améliorer», certifie-t-il.

Tout comme le gouverneme­nt Gallant a lancé une enquête publique sur la réponse des autorités après la tempête, les paramédica­ux veulent une révision indépendan­te sur celle de leur employeur.

«Dame Nature s’est fâchée et nous a donné un tas de glace, mais nous sommes un système d’urgence. Oui l’ordinateur du véhicule fonctionna­it, oui nous recevions les appels, mais nos membres ont été abandonnés là par l’employeur, sans électricit­é ni direction. Nous croyons que la santé et la sécurité des paramédica­ux de la Péninsule acadienne n’étaient pas une priorité pour Ambulance NB», tranche le représenta­nt syndical.

Au plus fort de la tempête, 133 000 clients en panne de courant dans l’est de la province.

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