Une pratique discriminatoire à Moncton?
Depuis l’été 2002, le conseil de la ville de Moncton applique une politique discriminatoire envers les propriétaires et les résidants du voisinage de l’Hôpital Dr-Georges-L.-Dumont en limitant dramatiquement leur droit de stationnement devant leur propre résidence alors qu’elle l’autorise pour les propriétaires et résidants de plusieurs rues entourant l’Hôpital de Moncton. La seule justification donnée pour cette mesure discriminatoire est que l’Hôpital de Moncton accepte d’administrer un arrêté municipal alors que l’Hôpital Dr-Georges-L.-Dumont refuse d’en faire autant pour son voisinage.
Une analyse des restrictions de stationnement autour des deux hôpitaux révèle clairement une incohérence irréfutable qui ne semble être justifiable que par des choix mal informés d’une part et d’un conseil municipal qui préfère demeurer aveugle et sourd aux faits et à l’injustice qui leur sont présentés en détail.
Il y a lieu de questionner pourquoi ces élus préfèrent ignorer les faits plutôt que défendre les droits légitimes des électeurs qu’ils sont sensés représenter. Il y a-t-il lieu de questionner pourquoi une régie hospitalière dont la mission est d’utiliser les ressources de la société pour répondre aux besoins de services de soins de santé utilise une partie de ses ressources pour administrer un règlement municipal plutôt que l’administration municipale? Ou bien, doit-on conclure que l’Hôpital Dr-Georges-L.-Dumont est complètement insensible aux conséquences de sa présence dans le milieu sur les propriétaires et résidents de son voisinage alors que l’Hôpital de Moncton est conscient de son effet sur les droits et la qualité de vie de ses voisins et y répond de façon satisfaisante?
L’iniquité perpétuée depuis 2002 est facilement remédiable. Le conseil de la ville n’a qu’à accorder le même droit de stationnement aux propriétaires et résidents des rues Highfield, Portledge et Bromley qu’elle accorde aux propriétaires et résidants des rues Edgett, McSweeney, Walsh, West Lane, Reade, Humphrey, Jones et Lesley, entre autres. Un rapport détaillé de l’incohérence dans la réglementation et l’injustice envers les propriétaires et résidants de la rue Highfield a été remis au comité plénier du conseil de ville au mois d’avril 2016. La stratégie du conseil depuis le début de l’affaire, en 2002, est d’ignorer les faits et refuser toute action pour remédier la situation, s’appuyant sur des justifications trompeuses, sinon fausses, et des pratiques bureaucratiques visant à décourager ou démobiliser par l’usure les citoyennes et citoyens qui réclament leurs droits.
Dans ses souhaits de Nouvel An, la mairesse a exprimé les voeux d’avoir un conseil municipal démocratique, ouvert, imputable et transparent qui encourage la participation et un plus grand engagement des conseillères et conseillers dans la gouvernance. Serait-ce un signe que ces qualités manquent au conseil de ville, qui devrait faire des choix efficaces et équitables fondés sur les faits? Devrait-elle inclure un traitement juste et équitable pour tous les résidents dans ses projets? Encore, faut-il informer les élus qu’ils sont redevables à leur électorat et non aux employés de bureau et que leur mandat est de représenter et défendre les droits des personnes qui les ont élus.
Une augmentation salariale, cela se mérite et se mesure par l’engagement des élus à être bien informés et à travailler pour le bien-être de son électorat, une question qui a été récemment légitimement contestée par l’électorat de la ville. Plutôt qu’augmenter les salaires des conseillers, les deniers publics auraient mieux servi la population s’ils avaient permis de créer un poste de défenseur des citoyennes et citoyens.