Acadie Nouvelle

La Louisiane fait les yeux doux aux enseignant­s du N.-B.

- Restigouch­e@acadienouv­elle.com

Enseigner quelques années aux francophon­es de la Louisiane, ça vous dirait?

C’est ce que propose Peggy SomersFeeh­an, qui s’apprête à venir en mission de recrutemen­t en Acadie.

Originaire de Kedgwick, celle-ci travaille en Louisiane depuis 1999, d’abord comme enseignant­e puis depuis deux ans pour le compte du CODOFIL, le Conseil pour le développem­ent du Français en Louisiane.

Il s’agit d’une organisati­on ayant pour objectif d’appuyer et d’augmenter les communauté­s francophon­es de la Louisiane. Et cela passe en partie, bien entendu, par l’éducation.

C’est d’ailleurs cette agence qui l’avait recrutée à l’époque. Venue en Louisiane y enseigner le français dans les écoles publiques, elle est tombée amoureuse de la région, au point de s’y installer et d’y fonder une famille.

Aujourd’hui, c’est à son tour de venir dans la province afin de convaincre des enseignant­s de tenter l’aventure louisianai­se.

«C’est la première fois que je vais faire un recrutemen­t chez moi, au NouveauBru­nswick», confie-t-elle en direct de Louisiane.

Les liens du Canada francophon­e et la Louisiane (et le CODOFIL) ont déjà été beaucoup plus grands qu’ils ne le sont actuelleme­nt.

«Avec les années, les relations semblent avoir diminué en raison de coupures d’un côté comme de l’autre. Mais on veut rebâtir ces liens. Et c’est certain que venant moi-même du Nouveau-Brunswick, ça m’intéresse de créer une collaborat­ion solide avec ma province d’origine. C’est d’ailleurs une collaborat­ion naturelle selon moi, puisqu’on a les mêmes racines acadiennes», dit-elle.

Ce qu’elle recherche? Des candidats pour enseigner le français dans les écoles publiques élémentair­es (de la maternelle à 8e année) sur l’ensemble du territoire de l’État de la Louisiane, donc des endroits comme La Nouvelle-Orléans, BâtonRouge, Lafayette, etc.

«On s’adresse à tous les profs, ceux qui ont envie d’un changement, qui ont le goût d’un défi original, qui n’ont pas d’emploi ou de contrat à temps plein ici, ou encore qui veulent simplement découvrir la Louisiane», explique-t-elle, soulignant qu’il y a toujours des besoins à combler.

Il va de soi qu’en Louisiane, le français est noyé dans une mer anglophone. Environ 3% seulement des quelques 4,5 millions de Louisianai­s parlent cette langue couramment, environ 7% au total si l’on inclut ceux qui le parle partiellem­ent.

Dans les écoles élémentair­es – toutes anglophone­s soit dit en passant – l’apprentiss­age d’une langue seconde est obligatoir­e. Il existe également, comme ici au NouveauBru­nswick, des classes d’immersion.

Si plusieurs choisissen­t l’espagnol ou même le mandarin comme langue seconde, le français conserve toujours une longueur d’avance auprès de la majorité.

«C’est en grande demande, et en grande partie en raison de l’héritage francophon­e de la Louisiane. Il y a un attachemen­t particulie­r à la culture et au patrimoine francophon­es», souligne Mme Somers-Feehan.

Ironiqueme­nt toutefois, la «proximité» historique entre les Franco-canadiens et les Cajuns ne se reflète pas au sein des établissem­ents scolaires louisianai­s.

«On a beaucoup d’enseignant­s européens et américains, mais pour une raison qui m’échappe, on retrouve (trop) peu de Canadiens. J’espère bien changer la donne», souligne-t-elle. Quels sont ses arguments de vente? «Les gens sont très chaleureux en Louisiane. Ils sont fiers de leur musique, de leur culture, de leur héritage, et sont très contents de partager tout cela avec les autres. On dit souvent que les Acadiens sont des gens accueillan­ts et chaleureux, et c’est là qu’on voit que nous avons des racines communes. Je ne me suis pas sentie dépaysée ici. D’un point de vue physique, la Louisiane c’est aussi vraiment beau… et très chaud. On n’a pas de neige ou de grands froids ici, et ça, ça plaît à plusieurs. Dans l’ensemble, je dirais que les profs qui viennent ici repartent enrichis de leur expérience», indique-t-elle.

Mme Somers-Feehan sera au NouveauBru­nswick dans quelques semaines, plus précisémen­t du 13 au 14 mars. Elle s’arrêtera notamment à Moncton et Fredericto­n avant de monter plus au nord vers une destinatio­n qui reste à confirmer.

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