Acadie Nouvelle

Le théâtre comme moyen d’inclusion sociale

- Sylvie

Le dramaturge Marcel-Romain Thériault s’est engagé dans un nouveau projet de théâtre communauta­ire multiethni­que qui donne la parole aux migrants. Qu’ils soient de la Tunisie, du Congo, du Rwanda ou encore du Brésil et de l’Acadie, les comédiens amateurs sont rassemblés sur scène afin de créer un spectacle à leur image.

Ce projet chapeauté par le Conseil provincial des sociétés culturelle­s (CPSC) dans le cadre du Mois de l’histoire des Noirs a pris son envol cet automne. Marcel-Romain Thériault, qui s’est installé à Moncton après avoir vécu pendant plus de 25 ans à Montréal, a toujours eu une passion pour le théâtre communauta­ire.

Il se souvient du commentair­e d’une comédienne d’une troupe communauta­ire de Bouctouche qui lui avait dit avec un naturel désarmant qu’elle faisait du théâtre pour le «vrai monde».

C’est un peu le sentiment que ressent le dramaturge et comédien lorsqu’il travaille avec des troupes de théâtre communauta­ire.

«Le théâtre communauta­ire en Acadie est très important et très vivant et je pense qu’il y a un réel besoin d’un rapprochem­ent entre les profession­nels et le communauta­ire. Quand je suis revenu au Nouveau-Brunswick, j’ai découvert qu’il n’y avait pas de troupe communauta­ire à Dieppe et à Moncton, alors qu’à une certaine époque, c’était très fort», a raconté Marcel-Romain Thériault qui a alors contacté le CPSC qui s’occupe du festival de théâtre communauta­ire.

La première étape du projet a donc été de rassembler des gens pour fonder une troupe multicultu­relle. Des personnes originaire­s de plusieurs pays en font partie, dont le propriétai­re des restaurant­s Blue Olive, Mohamed Ali M’halla, ainsi que son fils.

À partir des témoignage­s des membres de la troupe, l’auteur a forgé un scénario. Il tenait à s’inspirer de leurs récits de vie et de leur parcours de migrants pour écrire cette pièce qui montre en quelque sorte le visage de l’immigratio­n.

«Non seulement on voit sur la scène des gens issus de l’immigratio­n, mais nous allons entendre leur voix. On ne pouvait pas prendre un texte déjà écrit parce qu’on veut entendre leur parole. Avant les Fêtes, j’ai animé des ateliers de création où les gens étaient invités à partager leur vécu d’immigrants, les joies, les peines, les difficulté­s, les succès. À travers ce qui s’est dit, j’ai fait une trame pour que les participan­ts sentent que leur voix compte. Je suis en train de finaliser les dialogues ces jours-ci et le titre va arriver. J’ai un processus créatif qui inclut tout le monde et à un moment donné, la lumière va jaillir.»

La pièce comprendra une douzaine de courts tableaux. Le lien sera l’aéroport qui sert de lieu de transition de ces mouvements migratoire­s. Les tableaux illustrero­nt des situations autour des motivation­s du départ et de l’arrivée dans un nouveau pays. Il y aura certaines scènes joyeuses et d’autres un peu plus tristes, prévient l’auteur.

Marcel-Romain Thériault envisage de créer un spectacle de 30 à 40 minutes qui sera présenté à Moncton et au Festival de théâtre communauta­ire à Kedgwick en mai.

Le dramaturge estime que le théâtre communauta­ire est un vecteur d’intégratio­n.

«Quand on se voit sur scène, c’est un peu comme si on se rendait compte qu’on existe», a fait valoir l’auteur.

La troupe qui en est à sa première création n’a pas encore de nom. Cela viendra avec le temps.

Les comédiens ont entrepris les répétition­s. Le public est invité à assister aux répétition­s les mercredis de 19h30 à 22h et les dimanches de 13h30 à 17h à la salle Tycheco. C’est jusqu’au 26 février.

«Comme j’ai des scènes de foule, s’il y a des gens qui veulent s’intégrer comme figurant, on va leur trouver une place. C’est vraiment une rencontre. On découvre l’histoire des uns et des autres.»

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