Décroissance démographique: le Restigouche doit effectuer un examen de conscience
Frappées de plein fouet par une baisse continue de leur poids démographique, les communautés du Restigouche doivent plus que jamais se serrer les coudes et travailler de pair.
Ouverture sur l’immigration, collaboration régionale… et un sérieux travail d’introspection. Le Restigouche en entier a du pain sur la planche s’il veut renverser la vapeur de sa décroissance démographique.
C’est du moins l’opinion du président de la Commission de services régionaux du Restigouche et maire d’Atholville, Michel Soucy.
Une semaine après le dévoilement des données du recensement 2016, M. Soucy demeure surpris par l’ampleur des résultats.
«Je m’attendais à ce qu’il y ait une diminution de notre population au niveau régional, c’est certain. Comme tout le monde, je vois ce qui se passe ici et il faudrait être aveugle pour ne pas voir cette réalité. Mais diminuer à ce point? Ça, ce fut un choc», admet-il.
La population du Restigouche a fondu de 5% de 2011 à 2016. Le comté est passé de 32 594 à 30 955, soit un total de 1639 personnes en moins. Et le déclin démographique fait mal partout. Une perte de population de 11% à Dalhousie, de 6,8% à Campbellton et de 2,6% à Balmoral.
N’en déplaise à M. Soucy, même sa propre municipalité a maigri de 5,5%, un chiffre adapté à la fusion avec Saint-Arthur et Vald’Amour.
Une seule communauté a connu un indice de croissance, soit Saint-Quentin avec 99 citoyens en plus (indice de +4,7%).
Si cette réalité est un choc pour le président de la CSR-Restigouche, elle n’en est pas pour autant une fatalité ou un constat d’échec.
«La situation est sérieuse, mais pas désespérée», précise-t-il, avec un ton convaincu.
«Le défi reste le même qu’il y a cinq ou dix ans. On doit trouver des solutions pour garder nos citoyens et en attirer davantage. Ça passe d’abord par des emplois, c’est certain. Si les gens ne trouvent pas d’emplois, ils s’en vont. Aussi simple que ça. Et pour en créer, on aura besoin de toute l’aide disponible. Mais selon moi, ce que ces chiffres disent également, c’est que nous devons changer la façon dont nous voyons les choses. Nous devons changer collectivement, travailler plus étroitement ensemble», croit-il.
Il constate que les communautés se déchirent encore trop souvent entre elles. «Et ça, c’est contreproductif», note-t-il.
Au cours des 20 dernières années, le Restigouche a perdu pas moins de 7740 personnes, soit l’équivalent d’une ville entière. L’équivalent en fait de la ville de Campbellton lors du recensement de 2011, car pour la première fois depuis des décennies, la cité restigouchoise a glissé sous la barre des 7000 habitants.