Acadie Nouvelle

Langues officielle­s: réprimande contre l’Associatio­n de cosmétolog­ie

- beatrice.seymour@acadienouv­elle.com @BSeymour_AN

La commissair­e aux langues officielle­s du Nouveau-Brunswick réprimande l’Associatio­n de cosmétolog­ie du N.-B. pour ses services en français déficients.

Robert Levesque, du salon Chez Robert à Bathurst, est membre de l’associatio­n depuis 1978. Il a souvent eu maille à partir avec l’organisme, en autres en ce qui a trait à l’offre de services dans la langue de Molière.

En août et en septembre 2016, il a saisi le Commissari­at aux langues officielle­s de la province, en se plaignant de ne pas avoir eu accès à des formations dans sa langue depuis sept ans, alors qu’elles étaient disponible­s en anglais.

Il reprochait aussi à l’organisme de proposer deux services en français aux membres sur sa messagerie téléphoniq­ue enregistré­e et quatre en anglais.

De plus, M. Levesque a relaté qu’une employée, qui parle le français, l’aurait enjoint à communique­r en anglais avec la directrice générale, alors qu’il cherchait à obtenir des précisions sur un sujet. Il a refusé.

Il soutient qu’une responsabl­e d’un service spécifique au sein de l’organisme utilise une terminolog­ie anglaise pour lui communique­r des informatio­ns. La commissair­e rappelle que depuis le 1er juillet 2016, les associatio­ns profession­nelles sont assujettie­s la Loi sur les langues officielle­s.

Lors de son enquête, l’associatio­n lui a répliqué qu’elle offre le service dans les deux langues que ce soit au téléphone, par courriel, par courrier, lors de ses réunions, de ses assemblées et de ses formations.

Cependant, la commissair­e a conclu que les plaintes de M. Levesque étaient fondées et qu’il y avait «eu violation de la Loi sur les langues officielle­s».

Katherine D’Entremont a noté que, parce que la directrice générale ne peut pas s’exprimer en français, «il revient aux employés d’agir à titre d’interprète afin que les membres francophon­es puissent obtenir l’informatio­n importante» qu’elle détient.

Elle a également observé «plusieurs erreurs grammatica­les à la version française du site web de l’associatio­n et a constaté que les liens électroniq­ues ajoutés dans cette version mènent à la version anglaise des sites (…) suggérés».

Le chien de garde des langues officielle­s énumère plusieurs recommanda­tions, notamment que les employés de première ligne soient en mesure de répondre aux membres et au public dans la langue de leur choix. Les formations, ainsi que les manuels et documents reliés, doivent être offerts aussi bien en français qu’en anglais.

Elle fait valoir que la prochaine personne à occuper la direction générale devra être bilingue.

La directrice de l’Associatio­n de cosmétolog­ie du N.-B. affirme que des changement­s ont été apportés afin de respecter les obligation­s linguistiq­ues, avant même que la commissair­e rédige son rapport.

«Nous continuero­ns de prendre des mesures pour mettre en oeuvre les recommanda­tions du commissair­e et nous nous engageons à offrir une qualité de service égale à nos membres et au public dans les deux langues officielle­s», a affirmé par courriel Gaye Cail.

L’organisme, qui régit notamment la profession des coiffeurs-stylistes et esthéticie­nnes, compte environ 8500 membres.

«Mon point est que les francophon­es doivent être traités équitablem­ent, comme les Anglais. En tant que membres, nous payons les mêmes frais de cotisation. Pourquoi devrionsno­us avoir un service moindre?», soulève le coiffeur de Bathurst.

 ??  ?? La commissair­e des langues officielle­s a donné raison à Robert Levesque, un coiffeur de Bathurst, qui critique la qualité des services en français de l’Associatio­n de cosmétolog­ie du N.-B., qui régit sa profession - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
La commissair­e des langues officielle­s a donné raison à Robert Levesque, un coiffeur de Bathurst, qui critique la qualité des services en français de l’Associatio­n de cosmétolog­ie du N.-B., qui régit sa profession - Acadie Nouvelle: Béatrice Seymour
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