Evasion Air innove et lance un vol Charlo-Montréal-Gatineau
La compagnie aérienne Evasion Air se lance le défi de rendre viable une liaison vers le centre du pays avec un vol Charlo-Montréal-Gatineau.
En pleine croissance, l’entreprise restigouchoise estime que le moment est opportun pour relancer un lien avec ces deux centres névralgiques. Ça fait plusieurs années que l’aéroport de Charlo n’a pas eu un tel service aérien grand public vers l’ouest.
«Ça fait longtemps qu’on y songeait et là, on a tout simplement décidé de se lancer», explique le directeur des opérations chez Evasion Air, Clément Nadeau.
«On estime qu’il existe une demande raisonnable dans le secteur pour un tel service. Des gens qui veulent aller passer quelques jours à Montréal ou à Ottawa, des touristes qui veulent venir ici, des politiciens, de gens d’affaires, des médecins, des étudiants en congé… Les possibilités sont grandes et comme il existait un manque à Charlo, on est très content de pouvoir le combler», ajoute-t-il.
QUATRE DESTINATIONS
Les vols s’effectueront à bord d’un appareil pouvant contenir huit passagers, donc un service semi-privé. L’entreprise envisage de commencer avec deux aller-retour Charlo-Gatineau par semaine, plus précisément les jeudis et les dimanches. Ce vol comprendra des escales à Mont-Joli et à Montréal.
Le fait que les départs et les arrivées ne se font pas dans de gros aéroports rend, selon lui, la liaison encore plus intéressante pour les clients.
«Il y a moins de procédures, donc pratiquement pas d’attente. C’est presque comme embarquer dans un taxi. C’est aussi plus simple pour le stationnement, sans compter qu’on n’est jamais très loin des centres-villes», indique M. Nadeau, soulignant que la liaison Charlo-Gatineau se fait en deux heures.
Au niveau des tarifs, certains détails restent toujours à fignoler. On envisage toutefois être compétitif avec le prix des vols d’Air Canada. Pour M. Nadeau, cette liaison se veut une preuve de confiance auprès de l’aéroport restigouchois.
«À un moment, on s’est décentralisé de Charlo, mais sans jamais couper tous les liens. On a ouvert des succursales à Bathurst et à Mont-Joli, et considérablement grossi nos effectifs», souligne-t-il.
«Nous sommes maintenant rendus avec cinq appareils, une vingtaine d’employés et trois bases d’opérations (Charlo étant redevenu l’aéroport principal). Les affaires vont bien et on veut continuer en développant des créneaux particuliers.»
«L’an dernier par exemple, nous avons ouvert un atelier d’entretien d’avions à Charlo, ce qu’on ne retrouvait pas à l’aéroport. Aujourd’hui, nous développons une nouvelle ligne qui n’existait pas non plus. Et nous avons d’autres projets sur lesquels nous travaillons et pensons pouvoir les annoncer sous peu», ajoute-t-il.
«Ce qui est intéressant, c’est que nous avons quatre destinations. Les possibilités de remplir l’appareil sont donc intéressantes, ce qui rend l’aventure moins risquée», estime M.Nadeau.