Acadie Nouvelle

Santé mentale: les autorités médicales pourront enfin intervenir plus efficaceme­nt

- Mathieu.roy-comeau@acadienouv­elle.com

Les autorités médicales pourront dorénavant obliger les personnes atteintes de problèmes de santé mentale graves à subir des traitement­s à l’extérieur du milieu hospitalie­r lorsqu’elles ne sont pas en état de donner leur consenteme­nt.

Les mesures prévues dans le projet de loi 41 étaient réclamées depuis longtemps par les experts et les proches des personnes atteintes de la maladie mentale.

Jusqu’ici, les autorités médicales ne pouvaient pas venir en aide à une personne victime d’une maladie mentale qui refusait de se faire traiter à moins que son état ne se détériore suffisamme­nt pour justifier son hospitalis­ation forcée.

Ce séjour à l’hôpital était alors limité à 72 heures.

Dorénavant, les personnes sous ordonnance­s de traitement en milieu communauta­ire pourront recevoir l’aide dont elles ont besoin sans être hospitalis­ées.

«Ça existe déjà dans huit autres provinces, mais le Nouveau-Brunswick était un peu en retard avec ça», a expliqué mardi le ministre de la Santé, Victor Boudreau.

Lorsqu’un profession­nel de la santé émettra une ordonnance de traitement en milieu communauta­ire, un plan de traitement supervisé sera développé avec le patient.

Le plan de traitement pourrait inclure des rencontres hebdomadai­res avec un psychologu­e ou un travailleu­r social ou des rendez-vous quotidiens dans un centre de santé communauta­ire pour la prise de médicament.

La Commission de recours de la santé mentale sera chargée d’examiner chaque ordonnance de traitement afin d’assurer le respect des droits des patients.

«Au lieu d’être obligé d’hospitalis­er la personne, nous pourrons les suivre et leur offrir les services dont ils ont besoin dans la communauté afin de nous assurer qu’elle puisse redevenir fonctionne­lle dans la société», affirme le ministre.

Fredericto­n a prévu 1,35 million $ supplément­aires dans son budget 2017-2018 pour financer l’initiative qui devrait entrer en vigueur en novembre.

Cette somme servira notamment à l’embauche de personnel afin de coordonner ces ordonnance­s et assurer la disponibil­ité des soins aux quatre coins de la province.

Les ordonnance­s de soins en milieu communauta­ire étaient l’une des recommanda­tions d’un groupe de travail provincial sur la santé mentale dont a fait partie Albert Cyr.

«Ça va prévenir l’institutio­nnalisatio­n. Ces personnes ne sont souvent pas en mesure de prendre des décisions dans leur intérêt en raison des perturbati­ons causées par la maladie», affirme-t-il.

«Quand les personnes ne sont pas en mesure de prendre des décisions, ça va leur permettre d’avoir accès à des soins de santé mentale.»

M. Cyr est également le président du Forum provincial en santé mentale.

Le chef du Parti vert, David Coon, réclame souvent davantage d’investisse­ment en santé mentale de la part du gouverneme­nt provincial.

Il espère que le gouverneme­nt acceptera de soumettre son projet de loi à l’examen de comité législatif capable d’appeler des témoins pour assurer que la nouvelle loi est adéquate.

«Nous devons réussir notre coup. C’est trop important. Les conséquenc­es sont trop importante­s pour laisser place à l’erreur. Nous devons pouvoir entendre ceux qui sont les plus touchés», avance M. Coon.

Le gouverneme­nt a toujours refusé jusqu’ici de soumettre ces projets de loi à un tel examen.

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