SOULAGEMENT DANS LES REFUGES
Des cas de négligence, les bénévoles de la SPCA en ont plein la tête. Ils applaudissent le projet de loi du gouvernement qui souhaite sévir contre les actes de cruauté envers les animaux.
Si la loi est adoptée, l’abandon d’un animal sera considéré comme une infraction sanctionnée d’une amende pouvant aller jusqu’à 5200$.
L’amende pour euthanasie cruelle de son animal pourra aller jusqu’à 10 200$ au lieu de 2100$. Le gouvernement souhaite aussi que le maintien en laisse à l’extérieur soit passible d’une amende allant de 240$ à 5200$.
Le texte, présenté mardi en première lecture à l’Assemblée législative, est très bien reçu par les défenseurs des animaux.
«Il y a beaucoup d’abandons et d’abus qui ne sont pas punis assez sévèrement, estime Nadine Ferron, vice-présidente de la SPCAPéninsule acadienne. Ça pourrait faire comprendre à certaines personnes qu’on ne peut pas faire tout ce qu’on veut avec un animal, que ce n’est pas comme un meuble.»
Elle juge que le public est de plus en plus vigilant face aux mauvais traitements, mais note que le problème n’a pas disparu. Elle cite en exemple Archi, un chat retrouvé avec trois pattes disloquées.
«D’après les observations du vétérinaire, il aurait été projeté par les pattes. Le problème est que c’est souvent difficile d’avoir des preuves.»
Au refuge de Shippagan, l’activité ne faiblit pas et les cas d’abandon sont légion. La liste d’attente pour l’accueil d’un chat dépasse les 100 noms.
«On reçoit des appels continuellement, ça n’arrête pas», témoigne Nadine Ferron.
«On essaie de traiter les cas les plus urgents mais on ne peut pas tout le temps. C’est décourageant même si on fait beaucoup de belles choses.»
Selon elle, le nombre de chats errants est très élevé dans la Péninsule acadienne, car des chats non stérilisés sont laissés à eux-mêmes et se reproduisent.
«On se dit qu’on doit en sauver un à la fois, on ne peut pas tous les accueillir. Il y a en tellement... Avec les années, on en a sauvé autant que l’Arche de Noé», s’amuse la bénévole.
«De la négligence, on en a vu au refuge», se désole Claire Noel, elle aussi bénévole à la SPCA-Péninsule acadienne.
Elle se souvient de ce chaton retrouvé mourant sur le bord du chemin, blessé par des brûlures de cigarettes. Elle n’oublie pas ce labrador d’un certain âge abandonné par des températures glaciales et qui n’avait plus que la peau sur les os.
«Il était laissé à lui-même dans un garage en hiver et mangeait de la terre pour survivre. C’était très dur à voir.»
La tristesse et l’impuissance dominent dans ces moments-là, raconte Claire Noel. «On a souvent pleuré au refuge en voyant des histoires d’horreur comme cela. Ça nous fâchait car on ne pouvait pas faire grand-chose, lâche-t-elle. La cruauté, ça existe, il ne faut pas se leurrer. Il faut que cela soit dénoncé haut et fort.»
Elle se rappelle aussi avoir sauvé quatre chatons qui venaient de naître et leur maman, abandonnés dans une boîte devant la porte du refuge lors d’une froide journée d’avril 2013. Elle les a accueillis chez elle avant de leur trouver un nouveau foyer.