ÉLECTRICITÉ: HAUSSE DES TARIFS À PRÉVOIR
Après avoir fait une demande pour hausser ses tarifs de 2% en octobre, Énergie NB devra justifier ses intentions lors d’une audience de la Commission de l’énergie et des services publics du N.-B., cette semaine.
Dans un communiqué de presse émis lundi, le gouvernement provincial souligne qu’«Énergie NB déposera (cette semaine) des preuves en appui à son plan visant à continuer à rembourser sa dette, tout en investissant dans la prévention des pannes et dans la fiabilité du réseau électrique».
L’augmentation tarifaire d’Énergie NB a été déposée en octobre 2016. La société de la Couronne demande une augmentation tarifaire moyenne de 2% pour toutes les catégories de clients à partir du 1er avril.
Après avoir été gelés de 2010 à 2012, les tarifs d’Énergie NB ont augmenté de 2% en octobre 2013, de 2% en octobre 2014 et de 1,6% en octobre 2015.
La société de la Couronne planifie d’imposer une augmentation annuelle de 2% sur ses tarifs jusqu’en 2021. À la fin de cette période, la société devait avoir retranché 1 milliard $ à sa dette, mais cet objectif ne sera pas atteint, a-t-on appris à l’automne.
La dette d’Énergie NB s’élève à environ 5 milliards $.
En reprenant les calculs d’Énergie NB, qui estiment qu’une augmentation de 2% équivaut à une hausse de 4$ par mois pour une famille moyenne, on réalise que cette même famille paiera, en 2021, 38$ de plus par mois pour son électricité qu’elle le faisait en 2012, soit 456$ par année.
Des augmentations moyennes de 1% au moins jusqu’en 2026 sont également prévues.
«Bien que nous sommes conscients que toute augmentation peut être difficile, nous sommes engagés à adopter une approche équilibrée qui comprend des investissements dans la fiabilité continue grâce à l’infrastructure, la production d’énergie renouvelable, les programmes de gestion de la végétation et l’utilisation d’une plus grande part d’énergie propre dans notre réseau électrique, et ce, tout en payant notre dette et en continuant d’offrir des tarifs bas et stables à nos clients», a déclaré le chef des finances et vice-président principal aux services d’entreprise d’Énergie NB, Darren Murphy.
La société indique que les recettes supplémentaires de 2017-2018 lui permettront «de compenser les facteurs externes tout en continuant d’accumuler du capital et de rembourser la dette à l’avance des coûts importants associés aux options futures pour la centrale de Mactaquac».
En décembre, Énergie NB a annoncé que la vie utile de la centrale de Mactaquac sera prolongée jusqu’en 2068 grâce à d’importants travaux d’entretien.
Le coût total du projet se chiffrera de 2,9 milliards $ à 3,6 milliards $.
La hausse de tarifs qui entrera en vigueur le 1er avril «permettra également de procéder aux investissements nécessaires du côté classique de la centrale nucléaire de Pointe Lepreau, ce qui améliora le rendement de la centrale et assurera la fiabilité pour les années à venir».
Cette audience survient environ un mois après que 133 000 clients de la société de la Couronne aient été privés de courant au pire d’une tempête de verglas. Certains foyers de la Péninsule acadienne ont dû attendre jusqu’à dix jours pour retrouver l’électricité.
Dans notre édition d’hier, certains clients d’Énergie NB critiquaient d’ailleurs le fait que leur facture était beaucoup plus élevée que la normale, même s’ils avaient manqué de courant pendant une période de temps substantielle lors de la crise du verglas.
Énergie NB a justifié cette situation par le fait que le montant demandé à de nombreux clients avait été estimé et non pas calculé sur des données de consommation réelles en raison de la tempête. La société assure qu’un ajustement sera apporté sur les prochaines factures des clients concernés.