Des portes des mosquées sont ouvertes
La présidente de l’Association musulmane de Moncton, Souad H’Mida, est déterminée à continuer d’ouvrir les portes de la mosquée. «Peu importe qui nous appelle pour visiter, pour nous rencontrer, la porte est ouverte aux musulmans comme aux non-musulmans. On a besoin de se parler beaucoup plus.» Au début du mois, elle s’est d’ailleurs déplacée à Sainte-Rose, dans la Péninsule acadienne, avec quelques bénévoles pour apporter des dons et des repas chauds aux sinistrés de la crise du verglas. «On a été rencontrer les personnes, parler avec elles. C’est la meilleure façon de rester comme des frères et des soeurs. On se sent Canadiens, quand quelqu’un souffre, on souffre tous.» Fouad Dabbarh de Fredericton partage ce besoin de dialoguer. Cet entrepreneur a créé Biomatcan, une entreprise spécialisée dans la conception d’appareils orthopédiques et dentaires. Selon lui, la communication est essentielle pour apprendre à vivre ensemble et briser les stéréotypes. «Avec tout ce qu’il se passe dans le monde, la communauté musulmane est méconnue et montrée du doigt. Comme musulmans, on ne fait pas assez d’efforts pour parler de nous-mêmes, exprimer qui on est et se démarquer de cette image que certains essaient de véhiculer.» En réponse à la tuerie de Québec, de nombreux citoyens sont venus déposer des fleurs, des messages, et des lettres de soutien devant la mosquée de Fredericton. La communauté musulmane a alors décidé d’organiser une journée portes ouvertes le 5 février. «Il nous fallait du temps pour se parler, se rencontrer, montrer notre lieu de prière, présenter notre religion, explique Fouad Dabbarh. Ça a été un bel échange, on s’est rapproché de nos concitoyens qui ne connaissent pas notre côté spirituel. L’ignorance de l’autre crée de la haine. Si les gens se connaissaient mieux, ça n’arriverait pas.» - SD