Acadie Nouvelle

ENFIN DES RÉPONSES

Si la loi déposée par le gouverneme­nt Gallant est promulguée, les jeunes auront accès à leurs dossiers à 19 ans

- simon.delattre@acadienouv­elle.com @Simon2Dela­ttre

Scellés depuis des années au Nouveau-Brunswick, les dossiers d’adoption pourraient bientôt être ouverts aux personnes adoptées et à leurs parents biologique­s. Mère adoptive et enfant adopté, Thérèse Haché juge cette transparen­ce essentiell­e.

Le Nouveau-Brunswick s’apprête à ouvrir les dossiers d’adoption pour donner aux adoptés adultes et aux parents biologique­s l’accès à leurs renseignem­ents réciproque­s. La province pourrait rejoindre la Colombie-Britanniqu­e, Terre-Neuve-et-Labrador, l’Alberta, l’Ontario et le Yukon qui ont déjà fait la transition vers des dossiers d’adoption ouverts.

Depuis 1968, le gouverneme­nt gardait confidenti­elle l’informatio­n sur l’adoption afin de protéger toutes les parties concernées. En 2013, les conservate­urs de David Alward avaient lancé un dialogue avec le public sur l’ouverture de ces dossiers. Après un long moment d’hésitation autour des questions de droit à la vie privée, le gouverneme­nt Gallant a finalement déposé un projet de loi plus tôt ce mois-ci.

Si la loi est promulguée, les enfants adoptés pourront avoir accès à leurs dossiers dès qu’ils auront atteint 19 ans. Ils obtiendron­t alors le nom de leurs parents ainsi que des informatio­ns sur leur éducation et leur état médical. La province permettra aussi aux parents biologique­s de connaître l’identité des enfants qu’ils ont placés en adoption.

Cependant, les parents biologique­s comme les enfants adoptés auront la possibilit­é de demander que le dossier reste scellé s’ils s’opposent à la communicat­ion de leurs renseignem­ents. Ce droit de veto ne s’appliquera qu’aux enfants adoptés avant le 1er avril 2018 et ne tiendra plus pour les adoptions qui auront lieu après le 1er avril 2018.

Ces changement­s sont très bien reçus par Thérèse Haché qui a adopté un garçon de deux mois et une fille de deux ans en 1975 et en 1979. Elle a elle-même été adoptée, ce qu’on lui a caché jusqu’à l’âge de 14 ans. Elle n’a jamais cherché à savoir qui étaient ses parents biologique­s car le sujet provoquait un malaise dans son entourage.

Elle applaudit donc la décision du gouverneme­nt de permettre une plus grande transparen­ce.

«En tant qu’enfant adopté, tu as besoin de connaître tes origines, de savoir d’où tu viens pour savoir où tu vas dans la vie. C’est primordial de savoir qui on est. En ouvrant les dossiers, ça va faciliter le contact entre les parents biologique­s, les parents adoptifs et les enfants adoptés.»

La mère adoptive a toujours eu le désir de rencontrer les parents biologique­s de ses deux enfants.

«Je voulais les remercier de nous avoir permis de réaliser notre rêve de devenir parents, explique-t-elle. J’avais dit à mes enfants que si tel était leur désir ça se concrétise­rait. Je les avais quand même préparés à l’idée que ça pourrait ne pas être possible, que la mère avait peut-être décidé de couper les liens définitive­ment.»

«On ne parlait pas d’adoption. Une fille qui tombait enceinte hors mariage, c’était le déshonneur de la famille. On le cachait à l’enfant par peur qu’il ne soit pas accepté. Tu ne peux pas être toimême à ce moment-là.»

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Mère adoptive, Thérèse Haché accompagne les parents dans le processus d’adoption. - Archives
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