Compléter le casse-tête
Par la suite, ses enfants ont fait les démarches afin de retrouver leurs parents biologiques respectifs. Son fils est parvenu à retrouver la trace de sa mère biologique et les deux familles ont tissé des liens étroits depuis. «On a établi de bonnes relations avec elle et on se visite régulièrement. Ça nous a permis d’agrandir notre famille et on vit de belles choses ensemble», témoigne Thérèse Haché. Malheureusement, sa fille n’a pas eu cette chance. À l’âge de 21 ans, elle s’est lancée dans des recherches en ligne avant de prendre contact avec sa famille biologique. Elle a alors appris le décès de sa mère un an plus tôt. «À 6 ans, ma fille avait déjà le désir de connaître sa mère biologique et j’étais très ouverte à ça, se souvient Thérèse Haché. Elle me disait ‘’je veux savoir de quoi j’aurai l’air quand je serai grande’’. Tu ne peux pas enlever ce lien. Ça te suis et si tu ne règles pas ces choses-là dans ta vie, il te manque une pièce pour finir ton casse-tête.» Elle estime que tout enfant devrait avoir accès aux informations médicales des parents, notamment dans le cas de problèmes de santé qui se transmettent génétiquement. Elle ajoute que l’ouverture des dossiers aidera à évacuer certaines questions qui peuvent hanter les enfants adoptés comme les parents biologiques. «L’enfant adopté aimerait savoir comment il s’appelait à sa naissance. Qui étaient ses parents? Pourquoi est-ce arrivé? Les parents biologiques peuvent se demander ce qu’est devenu leur enfant? Est-ce qu’on s’est bien occupé de lui? L’ouverture des dossiers va permettre de répondre à ces questions légitimes.» - SD