Mine Sisson: le gouvernement accusé de donner de «faux espoirs» à la population
Un député de l’opposition accuse le gouvernement de donner de «faux espoirs» à la population en faisant miroiter des centaines d’emplois à la mine Sisson.
La mine de tungstène et de molybdène au nord-ouest de Fredericton ne verra probablement jamais le jour en raison de la faiblesse des prix des matières premières, affirme Ernie Steeves.
Le député du Parti progressiste-conservateur se soucie également de l’impact du projet sur l’environnement.
«Ce n’est pas financièrement viable d’extraire ces matières. Je ne pense pas que c’est un bon plan de promettre aux gens du Nouveau-Brunswick que ça va se faire», constate l’élu de Moncton-Nord-Ouest.
Les prix du tungstène et du molybdène ont chuté dramatiquement depuis la genèse du projet, souligne-t-il.
«Je pense que (le gouvernement) promet de faux espoirs aux gens. Ils promettent des choses qui n’arriveront jamais et ils le savent.»
Selon Fredericton, la construction de la mine générera jusqu’à 500 emplois directs et indirects, dont 300 qui seront maintenus durant l’exploitation de la mine d’une durée prévue de 27 ans.
Si elle obtient l’approbation du fédéral, la mine à ciel ouvert sera «dangereusement proche» du bassin versant de la rivière Nashwaak, ajoute-t-il.
Ernie Steeve a fait ses commentaires durant la présentation des prévisions budgétaires du ministère de l’Environnement et des Gouvernements locaux, mercredi.
Ses propos semblent aller à l’encontre de la position de son parti qui, jusqu’ici, a toujours milité pour la mine.
Lors des dernières élections, le gouvernement sortant du premier ministre progressiste-conservateur David Alward avait fait campagne sur un plan pour générer 10 milliards $ d’investissements privés dans le secteur de l’énergie et des ressources naturelles, dont 579 millions $ en provenance de la mine Sisson.
En mêlée de presse après la présentation des prévisions budgétaires, M. Steeves n’a pas voulu dire si son opinion était aussi celle de son parti.
«Je ne suis pas le chef du parti. Je ne prends certainement pas ce genre de décision. Je suis le porte-parole du parti sur les questions entourant les aînés et les soins de longue durée.»
Le gouvernement provincial ne partage pas les inquiétudes du député de l’opposition, affirme le ministre de l’Environnement et des Gouvernements locaux.
«Je pense que c’est une mine importante qui aura sa place dans le monde. Nous continuons à travailler pour que ce projet devienne réalité», assure Serge Rousselle.
La mine a d’ailleurs déjà reçu le feu vert de la province à la suite d’une étude d’impact environnemental.
Fredericton a également conclu une entente avec les six Premières Nations malécites du Nouveau-Brunswick sur le partage des terres et des redevances du projet.
Le président-directeur général du projet Sisson, Chris Zahovskis, n’est pas non plus inquiété par la faiblesse des prix du tungstène et du molybdène.
«La production de tungstène à la mine n’est pas prévue avant de nombreuses années», rappelle-t-il.
«Bien que les prix sont plus bas actuellement qu’ils ne l’étaient au début de la décennie, les prévisions à long terme demeurent positives et suggèrent que les prix vont remonter suffisamment pour fournir le financement nécessaire à la construction.»