Les secrets de l’île de Caraquet
L’ïle de Caraquet, dans la baie des Chaleurs, couvre seulement 260 acres, mais son histoire est riche et surprenante. Des gens y ont habité en permanence jusqu’en 1942. Certains d’entreeux sont toujours vivants et gardent de chers souvenirs de leur vie insulaire.
Aurèle Vienneau est né sur l’île de Caraquet en 1929. Sa famille s’est installée sur la terre ferme en 1937.
À 87 ans, l’homme conserve de bons souvenirs de sa jeunesse.
«On s’amusait avec peu. Il n’y avait pas d’école ou rien. J’ai seulement été à l’école quand nous sommes arrivés de ce bord-ci. Sur l’île, on ne faisait pas grand-chose. On cultivait comme les autres. Ma mère faisait le jardin. On plantait des patates. Mon père pêchait», a-t-il raconté à l’Acadie Nouvelle à l’occasion du lancement du nouveau livre À la découverte de l’île de Caraquet, publié aux éditions La Grande Marée. L’ouvrage a été écrit par les historiens Clarence LeBreton et Fidèle Thériault.
Même si les membres de la famille Vienneau habitaient sur l’île, ils traversaient régulièrement à Caraquet.
«On allait à la messe les dimanches. On traversait en bateau. On connaissait beaucoup de monde de l’autre côté. Mon père avait beaucoup d’amis qui traversaient nous voir sur l’île. Quand on allait à la catéchèse, on restait chez des familles que mon père connaissait.»
Survivre en hiver s’avérait cependant une tâche difficile.
«Nous n’étions pas trop isolés sauf en hiver. C’est vrai que nous avions de la difficulté comme les autres, mais peut être encore plus, parce qu’on ne trouvait pas là-bas ce qu’il y avait de ce côté-ci. Mon père devait traverser pour nous chercher assez de nourriture avant que la glace se forme.»
Même si cela fait 80 ans qu’il n’y habite plus, Aurèle Vienneau y retourne au moins une fois par année pour se remémorer les scènes de son passé.
«Chaque année, on y va pour faire un tour. Il y a quelque chose qui nous pousse à y retourner.» Même si l’île de Caraquet était fréquenté par des pêcheurs français et basques depuis le 17e siècle, le premier résidant permanent est arrivé en 1819.
Marcel Martin, vétéran de la guerre de 1812 et originaire de Saint-Louis-de-Kamouraska, s’y est établi pour pratiquer la pêche.
Aujourd’hui, les terrains de l’île appartiennent à différents propriétaires privés, sauf la partie où est situé le phare, qui est la propriété du gouvernement fédéral.