Acadie Nouvelle

Amnistie internatio­nale blâme Trump, Erdogan, Orban et Duerte

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Les discours de peur et de division «nocifs» de plusieurs politicien­s qui prétendent s’opposer à l’ordre établi – comme le président américain Donald Trump et les leaders de la Turquie, de la Hongrie et des Philippine­s – ont contribué en 2016 à un recul des droits de la personne à travers le monde, prévient Amnistie internatio­nale.

Dévoilé mercredi, le rapport annuel de 408 pages du groupe de défense des droits de la personne décrit 2016 comme l’année pendant laquelle le recours cynique aux discours du blâme, de la haine et de la peur du «nous contre eux» ont atteint à l’échelle mondiale un niveau sans précédent depuis les années 1930, quand Adolf Hitler a pris le pouvoir en Allemagne.

Amnistie inclut notamment M. Trump, le premier ministre hongrois Viktor Orban, le président turc Recep Tayyip Erdogan et le président philippin Rodrigo Duterte parmi les leaders qui, selon lui, ont fait la promotion de politiques nocives qui traquent, déshumanis­ent et transforme­nt en boucs émissaires des groupes entiers de personnes.

«Les discours nocifs prononcés par Donald Trump au cours de la campagne présidenti­elle sont le reflet d’une tendance mondiale allant vers des politiques toujours plus agressives et clivantes. Dans le monde entier, des dirigeants et des représenta­nts politiques ont misé, pour obtenir le pouvoir, sur des discours de peur et de division, rejetant sur «les autres» la faute pour tous les griefs, réels ou inventés, de l’électorat», peut-on lire dans le rapport annuel d’Amnistie.

Du côté du Canada, le groupe établi à Londres continue à se préoccuper du «non-respect des droits des peuples autochtone­s dans le cadre des projets de développem­ent économique». Il souligne toutefois que le «Programme fédéral de santé intérimair­e, qui assure une couverture aux réfugiés et aux demandeurs d’asile, a été rétabli dans son intégralit­é en avril, après l’annulation des restrictio­ns imposées en 2012».

Le gouverneme­nt Trudeau n’a en revanche pas honoré la promesse électorale faite en 2015 de nommer un médiateur des droits de la personne chargé spécifique­ment du secteur de l’industrie extractive, déplore Amnistie. Il a toutefois déposé un projet de loi visant à ajouter l’identité et l’expression de genre à la liste des motifs de discrimina­tion interdits par la Loi canadienne sur les droits de la personne et par les articles du Code criminel relatifs aux crimes de haine.

La grande question en 2017, conclut le rapport d’Amnistie, sera de voir à quel point le monde tolérera les atrocités avant de décider d’agir.

 ??  ?? Joseph Noel Olano et Wilnor Papa montrent des copies du rapport annuel d’Amnistie Internatio­nal, mercredi, à Manille. - Associated Press: Bullit Marquez
Joseph Noel Olano et Wilnor Papa montrent des copies du rapport annuel d’Amnistie Internatio­nal, mercredi, à Manille. - Associated Press: Bullit Marquez

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