Acadie Nouvelle

UN PIÉTON JOUE LES HÉROS

- vincent.pichard@acadienouv­elle.com

Un début d’incendie dans une maison à Grande-Anse aurait pu mal tourner, mardi matin. La réactivité d’un marcheur a permis de sauver une femme âgée de 94 ans.

Jacques Boudreau, de Grande-Anse, est un grand marcheur. Tous les matins, il se rend à pied de chez lui rue Acadie jusqu’à l’épicerie - soit près de 2 km aller-retour -, pour acheter un café.

Un rayon de soleil fait son apparition? Et le voici parti dans les bois.

«Je n’ai pas d’auto. Mes jambes sont mon moyen de locomotion. Et ça me tient en santé.»

Fidèle à ses habitudes, mardi, il a fait sa sortie matinale. «Il était 6h45», se souvient-il. À peine finissait-il de remonter le chemin qui le mène à la route qu’il a perçu la sonnerie stridente d’un détecteur de fumée. Le bruit semblait venir d’une maison proche de son habitation qu’il connaît bien.

Son occupante, une femme âgée de 94 ans, était une amie de sa mère depuis décédée. Sans se poser de questions, Jacques Boudreau s’élance.

«Ça faisait longtemps que je n’avais pas couru comme ça.»

À l’approche de la maison, il remarque de la fumée sortir de la porte d’entrée. Il se précipite à l’arrière.

«J’ai ouvert la porte. Il y avait beaucoup de boucane. Je pouvais pas entrer, c’était trop dangereux.»

Jacques Boudreau hèle la nonagénair­e. Elle lui répond. Immédiatem­ent, il saisit son cel- lulaire et compose le 911.

Il était presque 7h quand le téléphone de Michel Landry a sonné. L’assistant-chef pompier à Grande-Anse prend connaissan­ce de l’interventi­on sur laquelle on l’envoie: un feu de maison. Mais ce qui retient surtout son attention, c’est l’adresse.

Un frisson le parcourt. Il s’agit du domicile de sa grand-mère.

«C’est quelque chose quand c’est ta famille», confie le secouriste.

Accompagné de huit collègues, il se rend sur place déterminé comme jamais à mener à bien sa mission. Malgré son lien de parenté avec la personne en détresse, Michel Landry garde son calme et aborde les opérations au même titre que n’importe quelle autre.

Lui et quelques pompiers pénètrent dans la maison envahie d’une épaisse fumée qui rend l’air difficilem­ent respirable. Ils trouvent la grand-mère et la sortent.

«Elle était confuse. Elle avait la face noire. Elle faisait pitié», raconte Michel Landry.

Prise en charge par les pompiers, la victime a été transporté­e à l’hôpital de Caraquet où elle a été, pendant un temps, placée sous oxygène.

Elle est toujours sous surveillan­ce médicale, mais par mesure de prévention. Son état de santé est redevenu normal. Elle devrait rentrer chez elle ce week-end.

«J’étais soulagé quand j’ai vu les pompiers la sortir de sa maison. Ça m’aurait attristé s’il lui était arrivé quelque chose de grave. Périr dans un incendie, c’est pas une belle mort», commente Jacques Boudreau.

Celui-ci a conscience que s’il était arrivé quelques minutes plus tard, le pire aurait pu survenir. Le feu s’était déclaré dans le sous-sol; il aurait pu dégénérer.

«Ça me rend fier de lui avoir sauvé la vie. Je suis surtout content qu’elle aille bien.»

En attendant le retour de sa voisine, Jacques Boudreau a l’intention de s’octroyer plusieurs balades. Il les espère moins mouvementé­es que celle de ce début de semaine.

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 ??  ?? Le courage de Jacques Boudreau a sauvé l’occupante de cette maison de Grande- Anse, rue Acadie. - Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
Le courage de Jacques Boudreau a sauvé l’occupante de cette maison de Grande- Anse, rue Acadie. - Acadie Nouvelle: Vincent Pichard
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