LES GUICHETS AUTOMATIQUES DISPARAISSENT
Les services bancaires sont en pleine transformation au Canada et le NouveauBrunswick n’y échappe pas. Les guichets automatiques disparaissent tranquillement du paysage et les clients se tournent davantage vers Internet et leur téléphone intelligent pour régler de simples transactions. Les institutions financières doivent maintenant s’adapter à la constante évolution des goûts de la clientèle.
Il y a quelques semaines, l’Association des banquiers canadiens a publié les résultats de l’enquête: Les Canadiens et leurs services bancaires. Selon l’étude, 72% des Canadiens utilisent principalement les méthodes numériques pour accéder aux services bancaires. Il s’agit d’une hausse de 20% par rapport à 2012.
Les services bancaires mobiles gagnent aussi en popularité: environ 44% des Canadiens ont utilisé cette technologie en 2016, une augmentation de 13% par rapport à 2014.
En contrepartie, les services traditionnels poursuivent leur déclin. Seulement 17% des consommateurs utilisent principalement le guichet automatique bancaire et seulement 12% se rendent à une succursale pour recevoir des services.
Le sondage a été mené du 6 au 19 octobre 2016, auprès de 1262 personnes, par la firme Abacus. La marge d’erreur est de +/2,8%, 19 fois sur 20.
Ces tendances sont loin de surprendre Mario Griffin, porte-parole chez UNI Coopération financière.
«On n’échappe pas aux transformations du marché bancaire et des nouvelles façons de faire. Le comportement de nos membres a radicalement changé. Comme ailleurs, ils effectuent la majorité de leurs transactions de façon virtuelle.»
Pendant ce temps, le guichet continue de perdre des plumes. En 2008, UNI Coopération financière (anciennement la Fédération des caisses populaires acadiennes) entretenait un réseau de 121 guichets dans la province. Aujourd’hui, on en retrouve seulement 94, une baisse d’environ 22%. La tendance n’est pas prête à s’inverser.
«Lorsqu’il y a des endroits où il y a trois guichets par exemple, ça arrive qu’un guichet doive être remplacé. Au lieu de le remplacer, ça peut arriver qu’il soit retiré volontairement parce que le volume de transactions ne le justifie plus.»
«À un moment donné, on ne peut plus payer pour quelque chose qui ne rapporte pas. Les habitudes font en sorte que les gens s’en servent moins, donc les machines sont moins rentables. Au bout du compte, ce sont les membres qui paient.»
Malgré ces grands changements, les institutions financières mettent en oeuvre des stratégies pour demeurer pertinentes. L’avenir est toutefois difficile à prédire.
BANQUE NATIONALE
«10 ans? De nos jours 10 ans, c’est loin», répond Réjean Després, vice-président, particuliers et entreprises en Atlantique chez la Banque Nationale, lorsqu’on lui demande de se prononcer sur les prochaines grandes tendances.
«On a une stratégie de transformation pour s’assurer qu’on répond aux besoins des clients.»
La transition s’est déjà entamée à l’intérieur des 25 succursales de la Banque Nationale au Nouveau-Brunswick, explique M.Després. Même si les clients se rendent moins à la banque pour retirer de l’argent, ils s’y rendent encore pour recevoir des conseils financiers.
«Le contexte actuel nous permet de nous transformer. Les employés transactionnels sont en train de faire la migration vers le conseil. En ce qui concerne les conseils sur les investissements, les gros achats, le crédit, les gens veulent être accompagnés que ce soit par téléphone ou en personne.»