Tournoi provincial des débats: vocabulaire, connaissances et respect à l’affiche
Le Canada est-il un modèle de la diversité culturelle et identitaire? Tel est le thème sur lequel les participants au Tournoi provincial des débats se sont affrontés ce week-end, à Caraquet. Cette année, 14 équipes ont tenté leur chance.
«Ce n’est pas un nombre record, mais on est dans la moyenne haute», renseigne Sue Duguay, la présidente de la Fédération des jeunes francophones du NouveauBrunswick (FJFNB).
La polyvalente W.-A. Losier de Tracadie a remporté la compétition, damant le pion à l’école Mgr-Marcel-François-Richard de Saint-Louis-de-Kent. L’Odyssée de Moncton a terminé en troisième position.
«Nous sommes fières d’avoir gagné. En tant que petite école, nous n’étions pas prises au sérieux. Nous avons démontré notre valeur», commentent Zoé Robichaud, Camille Morais Savoie et Julie Clément, les trois élèves victorieuses de Tracadie.
Les finalistes de Saint-Louis-de-Kent, Jacob Arsenault ainsi que les jumelles Julie et Annie Gray, avaient eux aussi le sentiment d’être sous-estimés parce qu’ils provenaient d’une «petite région». Même s’ils ne se sont pas hissés sur la plus haute marche du podium, ils sont satisfaits de leur prestation.
«On ne s’attendait pas en arriver là», admettent-ils.
Trois jours durant – le tournoi a débuté vendredi –, les concurrents ont débattu, en exposant clairement leurs idées et en les argumentant.
«Il leur fallait trouver la façon d’être convaincants, en parlant bien. Ils devaient être capables de s’appuyer sur des données tangibles tout en touchant la corde sensible du public», explique Sue Duguay.
Si l’exercice s’est révélé périlleux pour certains, d’autres ont relevé le défi haut la main. Louise Robichaud, directrice générale de l’agence DPG Communication, était l’une des personnalités retenues pour juger les candidats.
«Ils m’ont impressionnée par leur vocabulaire, leurs connaissances générales et leur aisance. Ils ont fait preuve de respect et de précision. Ceux qui ont des idées préconçues sur la jeunesse devraient assister à ce genre d’activité. Ils verraient que certains de nos jeunes savent tenir un discours intelligent et possèdent l’étoffe des leaders politiques de demain. La relève est en marche.»
Aussi prometteurs soient-ils, ces élèves tirent dès à présent profit de l’expérience.
«Ça me donne confiance en moi», assure Julie Clément.
«Ça m’a appris à gérer beaucoup d’informations et à apprendre à répliquer», avoue Jacob Arsenault.
Bien qu’elles n’envisagent pas de faire carrière dans la politique, les gagnantes de Tracadie savent qu’elles utiliseront plus tard les compétences orales que ce tournoi les a contraintes à maîtriser.
Surtout, l’aventure leur a confirmé que parfois en s’investissant réellement, on décroche la première place.