Parents jugés inaptes: confier les enfants à leur famille élargie plutôt qu’à l’État
Le ministre provincial des Familles et des Enfants promet d’agir «très bientôt» pour permettre à plus d’enfants sous la responsabilité de l’État de demeurer avec des proches plutôt qu’en famille d’accueil.
Le ministre Stephen Horsman a indiqué vendredi que son gouvernement était sur le point de mettre en oeuvre un projet de loi adopté en 2010, mais qui n’a jamais été proclamé.
Les changements proposés à la Loi sur les services à la famille par le gouvernement libéral du premier ministre Shawn Graham devaient faciliter la prise en charge des enfants par la famille élargie lorsque les parents sont jugés inaptes.
En décembre 2016, 534 enfants étaient hébergés dans des familles d’accueil au NouveauBrunswick, mais seulement 73 vivaient avec des membres de leur famille élargie comme un oncle, une tante ou des grands-parents.
Fredericton a notamment l’intention d’adopter de nouveaux règlements pour donner le pouvoir au ministre de confier un enfant à sa famille élargie sans passer par le processus d’adoption.
«Ça va accélérer le processus et réduire la paperasserie», a-t-il dit.
M. Horsman répondait aux questions de la députée Dorothy Shephard du Parti progressiste-conservateur.
La députée, qui était elle-même chargée du dossier au sein du gouvernement de David Alward de 2012 à 2014, a livré un vibrant plaidoyer en faveur de la prise en charge par la famille élargie tout en faisant son mea culpa pour ne pas avoir agi lorsqu’elle en avait la capacité.
Les arrangements avec les familles élargies sont rares et lorsqu’ils existent, ils dépendent d’une politique intérimaire inadéquate qui date de 2009, a déploré la députée en soulignant «les traumatismes et les bouleversements que vivent les familles» durant ce processus.
«Ça dure depuis longtemps et je suis la première à admettre que je suis passée à côté. Je ne saisissais pas bien à quel point cette question était importante quand j’étais là, mais maintenant je comprends.»
Selon Stephen Horsman, c’est parce que le projet de loi de 2010 avait plusieurs lacunes qu’il n’a jamais été mis en oeuvre.
«Si les choses avaient été faites correctement la première fois, nous ne serions pas dans cette situation», a-t-il déploré.
Il souhaite notamment changer la loi pour y inclure les enfants handicapés ou à besoins spéciaux.
L’an dernier, la ministre responsable de l’époque, Cathy Rogers, avait indiqué que la mise en oeuvre de la loi devrait se faire à l’automne 2016.
«Il y a eu des retards. Nous voulons nous assurer de bien faire les choses du premier coup», a expliqué M. Horsman.
Dorothy Shephard estime que les changements vont permettre à davantage de famille d’obtenir les services auxquels elles ont droit lorsqu’elles songent à prendre l’enfant de l’un de leur proche sous leur aile.
«Quand des membres de la famille élargie veulent contribuer, nous devons avoir les outils pour leur venir en aide de la même façon dont nous le faisons pour les familles d’accueil parce que leur vie est également bouleversée», a-t-elle dit.
«Nous avons véritablement à coeur l’intérêt des enfants. Nous ne retardons pas les choses sciemment. Je peux vous assurer que ça sera fait très bientôt», a déclaré le ministre Horsman durant la présentation des prévisions budgétaires de son ministère, vendredi, à l’Assemblée législative.