LE VOTE À 16 ANS RECOMMANDÉ
Il y aura d’abord un plébiscite ou une campagne électorale référendaire, promet le premier ministre Brian Gallant
La province ne changera pas son mode de scrutin sans passer d’abord par un référendum ou une promesse claire durant une campagne électorale.
C’est ce qu’a indiqué le premier ministre Brian Gallant en réaction au rapport de la Commission sur la réforme électorale qui recommande l’adoption du vote préférentiel.
«Il n’y aura pas de réforme du mode de scrutin sans avoir un mandat très clair», dit-il.
M. Gallant s’est cependant montré plus ouvert à la recommandation de la commission concernant l’âge du vote.
«Ce n’est pas un changement aussi majeur (que le mode de scrutin) et ça cadre avec l’objectif de plusieurs Néo-Brunswickois qui aimeraient voir davantage de gens voter. Nous allons devoir prendre le temps d’étudier ça», a confié le premier ministre.
La commission indépendante créée par le gouvernement a présenté son rapport publiquement vendredi matin.
Les cinq commissaires proposent également de permettre aux jeunes âgés de 16 ans et plus de présenter leur candidature aux élections municipales et provinciales.
«Si nous faisons suffisamment confiance aux jeunes pour les laisser voter, ils devraient avoir le droit de se présenter», a expliqué la commissaire Gaétanne Johnson.
Afin d’éviter le décrochage scolaire, les candidats âgés de 16 ans et de 17 ans devraient avoir déjà obtenu leur diplôme d’études secondaires.
Selon les commissaires, le système de scrutin actuel qui permet à un candidat d’être élu avec moins du tiers des voix exprimées et qui tend à écarter les tiers partis ne reflète pas toujours «fidèlement la diversité des opinions» des électeurs.
À leur avis, le scrutin préférentiel produit des résultats «plus légitimes» que le système actuel tout en étant plus simple que les systèmes électoraux proportionnels proposés par plusieurs intervenants durant les audiences publiques de la commission.
Le vote préférentiel permet aux électeurs d’inscrire sur le bulletin de vote leur préférence pour chacun des candidats de leur circonscription.
Si le candidat le plus populaire n’obtient pas la majorité absolue des voix, le candidat le moins populaire est éliminé et le deuxième choix de ceux qui avaient d’abord voté pour lui est ajouté au total des voix.
La Commission rejette la notion populaire selon laquelle le scrutin préférentiel favorise les partis du centre comme le Parti libéral au pouvoir à Fredericton et à Ottawa.
«Il n’y a rien qui prouve que c’est vraiment le cas. Chaque élection est différente», a déclaré le commissaire Bev Harrison.
Le groupe ne tire pas non plus un trait définitif sur la représentation proportionnelle dont le principe est d’accorder à chaque parti un nombre de sièges équivalant au pourcentage de voix exprimée en sa faveur dans l’ensemble de la province, sans égard à la représentation régionale.
La commission recommande au gouvernement de considérer «une certaine forme de représentation proportionnelle» lors du prochain processus de révision des limites des circonscriptions électorales en 2023.
Les commissaires ont également adopté une recommandation de l’Association multiculturelle du Nouveau-Brunswick visant à étendre le droit de vote aux élections provinciales et municipales aux résidents permanents, ces immigrants de longue date qui sont en voie d’obtenir leur citoyenneté.
Concernant le financement politique, la commission estime que le plafond de 6000$ aux contributions individuelles aux partis devrait être abaissé et que les dons des sociétés et des syndicats devraient être progressivement abolis après les prochaines élections.
Les partis politiques devraient cependant recevoir des incitatifs financiers pour présenter davantage de candidatures féminines, affirment les commissaires.
Ils réclament également une loi sur le calcul des coûts des engagements politiques comme celle qui avait été adoptée par le précédent gouvernement progressiste-conservateur avant d’être rapidement abolie par les libéraux peu de temps après leur élection.
Le premier ministre Gallant n’est pas opposé à cette idée, à condition que la loi ait davantage de dents que la précédente pour que les partis soient véritablement sur un pied d’égalité, a-t-il indiqué.
Selon lui, certains partis politiques «n’ont rien fait du tout» concernant le coût de leurs promesses électorales durant la dernière campagne électorale «et il n’y a pas eu de répercussions».
Le gouvernement pourrait accorder le droit de vote aux jeunes de 16 ans et plus avant les prochaines élections provinciales, a indiqué Brian Gallant sans s’y engager formellement.