Camping Hé: des anciens locataires mis en demeure pour diffamation à Nigadoo
Les anciennes gestionnaires du camping Hé, situé à Nigadoo, mettent en demeure près d’une vingtaine de campeurs, pour diffamation.
Nicole Fournier et Lisiane Deblois, en faillite personnelle et commerciale, ont retenu les services du célèbre avocat québécois Guy Bertrand pour se défendre.
Quelque 18 personnes sont citées dans cette mise en demeure, datée du 28 février, dont l’Acadie Nouvelle a obtenu copie.
Mesdames Fournier et Deblois n’ont pas apprécié les commentaires qui circulaient à leur égard sur les réseaux sociaux et dans les médias traditionnels.
«Sans justification ni excuse légitime, vous avez, par vos propos susciter la haine, le mépris et le ridicule à leur endroit et gravement porté atteinte à leur vie privée, leur estime, leur réputation, leur honneur et leur dignité», est-il écrit dans la mise en demeure.
En janvier, le motel camping autrefois appelé Haché déposait le bilan. Le syndic responsable de liquider les biens a averti les locataires, qui avaient versé un acompte en septembre dernier pour garder leur emplacement pour la saison suivante, qu’ils ne seront pas remboursés.
Dans le même temps, une page Facebook intitulée Sauvons le camping Haché a été créée afin d’attirer un acheteur à reprendre l’affaire en main. En moins d’une semaine, 180 internautes sont devenus membres.
Quelques-uns des messages qualifiés de diffamatoires sont cités dans le document, où l’avocat précise en préambule que ses clientes sont des artistes connues.
Me Guy Bertrand y note que «certains (…) auraient poussé la malice jusqu’à déposer des plaintes de fraude et à se faire justice en les publicisant», avant même le dénouement de l’enquête policière.
Le chef policier de la force régionale BNPP a confirmé à l’Acadie Nouvelle, vendredi matin, que 27 dossiers ont été ouverts dans cette affaire.
«Je peux comprendre que les campeurs ont été frustrés d’avoir perdu leur dépôt, mais il reste qu’ils ne peuvent pas les traiter de voleuses et de fraudeuses. C’est leur opinion, non basée sur la réalité, donc ça crée de la diffamation et des préjudices. Qu’ils laissent les instances saisies faire leur travail», résume Me Dominique Bertrand, directrice générale du Cabinet Guy Bertrand.
Les plaignantes demandent aux personnes ciblées dans la procédure de se rétracter sur leur Facebook respectif et sur la page «Sauvons le Camping Haché», où tous les propos déplacés doivent être supprimés. Elles veulent également une lettre d’excuses personnelle.
L’avocat se réserve le droit de réclamer un dédommagement si les exigences ne sont pas respectées avant le 5 mars à 16h. Contactés, les campeurs visés par cette action n’ont pas voulu commenter.