Une recommandation qui vise à favoriser les partis du centre?
Les tiers partis sont amèrement déçus par la recommandation de la Commission sur la réforme électorale concernant le mode de scrutin. Le vote préférentiel ne changera rien pour mieux représenter les différentes tendances au sein de l’électorat néo-brunswickois, affirment à l’unisson le Nouveau Parti démocratique et le Parti vert. «L’ajout du bulletin de vote préférentiel dans notre système actuel ne règle aucun de nos problèmes systémiques, mais ça va les aggraver», a déclaré le chef par intérim du NPD, Rosaire L’Italien. «Ça va augmenter le vote stratégique et favoriser le parti du centre. C’est la seule raison qui peut expliquer pourquoi le gouvernement libéral a proposé ça.» Le NPD va même jusqu’à remettre en question le processus suivi par la commission. Les audiences publiques ont été peu publicisées. Elles ont seulement eu lieu à Fredericton, et ce, uniquement durant les heures de travail, dénonce le parti. «Ça manque énormément de transparence. Tout le processus semble avoir été précipité avec une absence abjecte de participation au sens large», a commenté M. L’Italien. Le chef du Parti vert, le député David Coon, rejette aussi le système de vote préférentiel. «Le gouvernement pourra toujours être majoritaire tout en recevant une minorité de voix. Ça ne règle pas ce problème fondamental», a déploré le député David Coon. Il se réjouit cependant des recommandations de la commission concernant le vote à 16 ans et la fin des dons des sociétés aux partis politiques; deux mesures pour lesquelles il a déjà présenté un projet de loi à l’Assemblée législative. Le Parti progressiste-conservateur n’a pas voulu s’exprimer sur le rapport devant les journalistes. Un porte-parole de l’opposition officielle a cependant indiqué par courriel que «tout changement à notre démocratie (devrait) être décidé démocratiquement par référendum». La Fédération des jeunes francophones du Nouveau-Brunswick est quant à elle ravie par la recommandation sur le vote à 16 ans qu’elle réclame depuis plusieurs années déjà. «Les jeunes veulent faire partie du processus décisionnel et leur donner la chance de voter à 16 ans leur permettra de se faire entendre par les décideurs», selon la présidente de la Fédération, Sue Duguay. - MRC